Sur l'ensemble du territoire, la production de cerises atteint 40 000 tonnes au 1er mai 2023. Si,à première vue, elle est en hausse par rapport à l'an dernier, "ça diminue encore", constate Philippe Cavalier, producteur de cerises et d'abricots dans le Gard, également président de Sud Expe, un domaine de 35 hectares au cœur des Costières de Nîmes, spécialisé dans les fruits à noyau...
Le fruit du printemps est de retour sur les étals, en plus faible quantité cette année. 2023 est une saison "compliquée", qualifie le producteur installé au 640 chemin de Vallabrègues, "depuis toujours", ayant pris la succession de l'exploitation familiale.
Compliquée pour deux raisons principales : les épisodes pluvieux, et les ravages de la mouche asiatique ont causé des pertes "encore cette année", remarque l'arboriculteur gardois. Les cerisiers de Philippe Cavalier n'y ont pas échappé - comme la plupart de ses collègues arboriculteurs - c'est la moitié de la récolte partie en fumée.
Sur ses 3ha de terrain, sa production en volume avoisine les 15 tonnes de cerises (au lieu de 25-30 tonnes habituellement).
Les récoltes menacées par les pluies (et la mouche asiatique)
Le temps des cerises bat son plein à Vallabrègues © Philippe Cavalier
En voilà une qui fait parler d'elle depuis un certain temps au niveau national. Très virulente, la mouche asiatique attaque le fruit, lui donne une saveur aigre "et rend la cerise non commercialisable", l'agriculteur en sait quelque chose (il a grandi au terrain). Mais le pire, c'est la grêle" ajoute-t-il, "là c'est zéro récolte". Et Pour l'heure, guère de solutions n'ont été trouvées. "Certains couvrent les sols de filets", mais Philippe Cavalier ne désespère pas et espère bien venir à bout de l'insecte.
A ce stade, l'arboriculteur gardois relève une récolte hétérogène, "selon les parcelles ou les variétés (...) quant au calibre, globalement c'est satisfaisant".
© Philippe Cavalier
D'ici là, plus qu'à espérer que le soleil accompagne la fin de la récolte. "Difficile de se projeter", terminera Phillipe Cavalier, "cela fait aussi partie du jeu, d'une année sur l'autre, le niveau des récoltes varie".
Quelques jours après la fête de la cerise de Vallabrègues, l'arboriculteur gardois rappelle par ailleurs la part de 60-70% de fruits consommés en France et importés de l'étranger, conséquence à long terme : les surfaces de cerisiers diminuent chaque année un peu plus.
Philippe Cavalier, producteur de cerises sur la commune de Vallabrègues (30) © P.C.
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