Dans le cadre des travaux du Conseil National de la Refondation, tous les acteurs de nos territoires étaient invités à participer à la recherche de solutions concrètes aux besoins de santé de nos concitoyens. Derrière 4 thèmes qui allaient être débattus, se dessinait la question des deserts médicaux et donc de l'accès aux soins des citoyens.
Lors du 11ème CNR d'Occitanie organisé à l'Université de Nîmes pour le Gard par l'ARS Occitanie se tenait une journée d'échange autour de quatre grands thèmes :
- L’accès aux soins : comment donner à tous un accès à un médecin traitant ou à une équipe traitante, en particulier pour nos concitoyens les plus fragiles, et comment accompagner l’exercice coordonné entre ces professionnels de santé ?
- La permanence des soins : comment garantir la continuité des soins et la réponse aux besoins de soins non programmés ?
- Les métiers de la santé : quels leviers mobiliser pour rendre ces métiers de la santé plus attractifs ?
- La prévention : quelles initiatives porter ensemble pour que la prévention entre davantage dans le quotidien des Français ?
"Il y a urgence à lutter contre les déserts médicaux",
Le Dr Serayat, président du Conseil Territorial de Santé du Gard apostrophe l'assemblée "Il y a urgence à lutter contre les déserts médicaux, la société souffre. Et les professionnels de santé souffrent de cette situation".
"logique comptable"
Il poursuit en dénonçant une "logique comptable qui a entrainé la fermeture de lits, la réduction du personnel soignant, la baisse des soins de premier recours".
Pour lui, il faut une délégation de tâches vers les infirmiers, pharmaciens... pour alléger le recours au médecin généraliste.
Et conclut en décrivant un "héritage désastreux" du système de soin actuel et espère que le ministre de la Santé actuel sera celui de l'action comme il l'a annoncé.
Didier Jaffre, directeur de l'ARS, lâche "des médecins, il n'y en a pas. La fin du numerus clausus ne portera ses fruits que dans 8 ans".
Maternité de Ganges
La maire du Vigan faisant partie de l'assemblée, il poursuit en prenant cet exemple "Nous ne trouvons pas de personnel : gynécologues, obstétriciens, anesthésistes et pédiatres. Il n'y en a pas suffisamment pour ouvrir le service accouchement".
C'est entre autre à cela que la journée débat doit répondre.
De gauche à droit Philippe Roig, le Dr Serayat, Mme Demelenaere, Didier Jaffre et Laurent Burgoa
Pour le député gardois Philippe Berta, "l'Etat a organisé un plan de bataille pour refondre ce système de santé". Les solutions doivent être locales et remonter vers le national.
Il s'est interrogé sur la densité médicale et son évolution dans le temps, 318 médecins pour 100 000 habitants en 1968 contre 168 en 2022.
Et a rapproché ce chiffre de l'évolution du PIB consacré à la Santé par la France 4% en 1968 à 12.4% en 2022 sans écart majeur qualitatif entre ces deux périodes.
Enfin Mme Demeulenaere, secrétaire générale adjointe à la préfète du Gard a énoncé que 6 millions de français ne sont pas suivis par un médecin traitant et que 20% des étudiants en médecine quittent la formation après seulement deux mois.
Situation dans le Gard
D'après une étude de l'Association des Maires Ruraux de France, dans le Gard, c’est à Alès, Beaucaire, Pont Saint-Esprit et La Grand’ Combe qu’il manque le plus de médecins généralistes.
Dans le Gard, 12 bassins de vie sur 23 affichent un nombre de généralistes inférieur à la moyenne. Il y manque 76 médecins dont 22 autour d’Alès, 11 à Beaucaire et Pont-Saint-Esprit et 32 à La Grand' Combe.
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