Elles sont fréquemment appelées « limaces de mer ». Cette famille de mollusques fascine pour leur aspect original et coloré. Cannelle, médiatrice scientifique au Seaquarium, a photographié début février un Eolis de Verre. Selon l'institut marin, c’est la première fois que ce nudibranche est répertorié à l’Espiguette, la deuxième fois en méditerranée occitane.
Un corps translucide, blanc, virant parfois à une teinte au bleuâtre, jaunâtre ou gris. Sur son dos, des dizaines de « feuilles » ou « plumes », lui sert à stocker des toxines. Sur sa tête, deux antennes, des rhinophores, lui permettent de s’orienter sensoriellement. Malgré son apparence atypique et son nom, il ne s’agit pas d’un pokémon, mais d’une espèce de nudibranche : l’Éolis de verre (Amphorina Linensis).
«Une donnée exceptionnelle, parce qu’on l’observe ici »
« Elle était toute petite, mais c’était superbe, car elle était bien visible, seule au milieu du sable, on ne voyait qu’elle », se rappelle Cannelle de sa sortie plongée. Elle ne mesure généralement pas plus de 2 cm, mais vous risquez de l’observer si vous vous aventurez au large de la plage de l’Espiguette.
« C’est une donnée exceptionnelle, parce qu’on l’observe ici », se réjouit Cannelle Denaes qui rappelle que c’est la première fois que cette limace marine est observée dans ce secteur de la flèche de l’Espiguette, la deuxième fois en Occitanie dans la Méditerranée.
La première fois, c’était l’année dernière. Deux plongeurs amateurs, dont Pascal Girard, photographe passionné de vie sous-marine, ont aperçu l’animal dans l’Étang de Thau, dans l’Hérault, en 2023. « Elle n’est pas de chez nous d’habitude », s’exclame Cannelle qui rappelle que le mollusque est d’habitude observé du côté de l’océan Atlantique.
Des plongées de repérage depuis 2011
Que fait-elle ici ? « Elle a soit été amenée par des bateaux, soit par des courants », répond la médiatrice culturelle, plongeuse professionnelle, émettant des hypothèses. A-t-elle des chances de survivre ? Pas sûr, mais « si elle trouve de la nourriture et un environnement dans lequel elle a l’habitude de vivre, ça ne serait pas étonnant qu’elle s’installe », affirme Cannelle Denaes.
Cela fait plusieurs années que le Seaquarium se donne pour mission de référencer les espèces. Les suivis à l’Espiguette ont démarré en 2011. Chaque semaine, ou presque, une équipe de plongeurs de l’institut marin se jettent à la mer pour faire des observations. « On rentre les espèces observées dans un tableur Excel et on fait ensuite un suivi de temporalité ». Alors, qu’il décide de s’installer durablement ou pas, ce nudibranche est pour l’heure bien entouré.
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