Requins, phoques, raies et autres poissons n’arrivent pas par magie dans les aquariums. Jean-Marc Groul, directeur du Seaquarium au Grau-du-Roi, explique les pratiques tendant à s’améliorer au sein des aquariums européens : la reproduction d’animaux marins déjà en captivité est privilégiée aux captures en milieux naturels.
Près d’une trentaine d’espèces de requins peuplent le Seaquarium. Depuis six mois, un nouvel arrivant cohabite avec les quelque 60 individus du grand bassin cher aux visiteurs. Il s’agit d’un requin gris d’estuaire de près de 2 mètres.
Son transfert est diffusé dans une vidéo en ligne. L’équipe du Seaquarium a pris soin d’en filmer les différentes étapes : du Marineland d’Antibes, plus grand zoo marin d’Europe, jusqu’à l’arrivée du requin en camion au Grau-du-Roi et de sa mise à l’eau dans une civière, tenue par plusieurs spécialistes.
Ces transferts de proximité sont désormais monnaie courante. Les aquariums d’Europe se spécialisent dans la reproduction de leurs espèces en captivité. Par exemple, le Marineland d’Antibes est spécialisé dans la reproduction de requins gris, « c’est pour cela qu’on s’est orienté vers eux pour cette acquisition », explique l’aquariologiste Benjamin Lafon.
Un requin, près 20 000 euros
Le Seaquarium est déjà en possession de trois requins de ce type (deux femmelles, un mâle). L’acquisition de ce dernier, pour un coût de quelque 20 000 euros, permettra de favoriser les chances de reproduction et de revente, ou non, de nouveaux individus.
« Aujourd’hui, on essaie d’être indépendant du milieu naturel, on essaie de les reproduire au maximum et non plus les puiser comme on faisait avant dans les milieux naturels », indique Jean-Marc Groul, directeur du Seaquarium au Grau-du-Roi.
Son établissement reproduit 6 espèces de poissons, 4 espèces de requins, 2 espèces de raies. « Tous les aquariums de France et d’Europe le font, mais avec des espèces différentes et après on échange les espèces entre nous ».
En transition, mais toujours dépendants
« C’est une véritable volonté », indique-t-il, précisant que lors des réunions nationales de directeurs d’aquarium, « comme il y a trois mois, à Calais, on ne parle que de reproduction ». Pour autant, Jean-Marc Groul se dit conscient que le secteur en phase de transition est toujours dépendant des milieux naturels.
Le but ? « C’est d’arrêter d’aller chercher des poissons adultes à Bali ». Il avance qu’une véritable prise de conscience globale a eu lieu. « Aujourd’hui, nos employés sont passionnés d’environnement, jeunes pour beaucoup, et n’acceptent plus ces pratiques ».