Vacanciers de tous horizons ne peuvent y passer sans s’y arrêter. Alors que les touristes sont arrivés nombreux ce week-end dernier, la tour Carbonnière reste un lieu incontournable de visite de la Camargue à son état le plus naturel.
Ici, pas de guide ou d’agent d’accueil. L’hôtesse principale de cette visite est une cigale. Une fois sorti de votre voiture sur un parking de terre, et après s’être engagé sur le ponton en bois menant à la tour, c’est elle (accompagnée de quelques-unes de ces semblables), qui compose la bande sonore de ce décor unique. Au milieu des marais, de la faune et d’une végétation de roselières, jonchais et enganes, trône la tour Carbonnière.
« Ça change de Paris », lance Marie, venue avec une amie Gaëlle visiter la région pour la première fois. L’objectif du voyage est clair : « Faire le maximum en peu de temps ». Après avoir visité Montpellier, les Salins du Midi, Saint-Guilhem du Désert, les deux amis ne sont pas déçus par la visite du jour.
« C’est sympa de voir cette vieille tour au milieu de ce paysage. Ce bâtiment vertical sur cette grande horizontalité. Ça permet aussi d’embrasser ce paysage vraiment camarguais», commente Marie, à quelques mètres de la Tour.
730 hectares de zones humides
Au-delà du paysage, la faune fait son effet. Flamants roses, mais aussi aigrettes, busards, mahistres, musettes, martins pêcheurs peuplent cette vaste étendue de zones humides de 730 hectares. «Voir tous ces oiseaux, quand on vient de Paris, ça fait du bien. On est plongé dans un contexte totalement différent avec le son des cigales », savoure-t-elle.
Au sommet de la Tour, l’admiration de ce paysage atteint son paroxysme. En lisant les affiches, il est d’autant plus passionnant d’imaginer que ce décor était quasiment le même il y a quelques centaines d’années. Cette tour construite en 1346 était autrefois une sorte de poste avancé complétant le système de fortifications et de défense d’Aigues-Mortes.
«La Clé du Royaume»
La Tour Carbonnière est aujourd’hui un lieu d’observation incontournable de la Camargue. Ce site est classé au titre de plusieurs lois ou classements de protection de la nature, nationaux et internationaux, comme celui des Grands sites de France. Situé officiellement sur le territoire de la commune de Saint-Laurent-d'Aigouze, son accès libre, sans aucun contrôle, ne permet pas de compter son nombre de visitueurs annuels.
Avant de passer par là, Christine, Hervé et Maryse ne connaissent pas ce lieu. L’une est de Bordeaux, le couple vient de Picardie. « On fait toute la Camargue à vélo», expliquent-ils. Partis d’Avignon, ils ont fait étape à Saint-Gilles, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, avant de partir vers Aigues-Mortes, trouvant sur leur route cette tour.
«Des paysages très différents de Picardie», commente Hervé, relatant son trajet de la matinée. Il souligne l’atmosphère sèche des lieux, et ce, malgré des marais bien inondés en plein été. Cette pause pour leur mollet est l’occasion de prendre de la hauteur, de contempler ces paysages fabuleux, peuplés de taureaux et de flamants roses, au summum de cette tour, parfois surnommée «Clé du Royaume».
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