Un accident corporel sur un parcours d'abrivado peut coûter cher. Les assureurs se retournent actuellement contre les manadiers. Ces derniers à travers la fédération des manadiers appelle toutes les communes organisant des spectacles taurins à signer une charte. Elle précise que les communes sont des acteurs responsables.
Cette charte vise à épargner les manadiers. Près de 116 manadiers adhérents de la fédération des manadiers en sont signataires. La communauté de communes de Petite Camargue, représentée ce mardi par son président André Brundu, s’est engagée sur cette voie.
D’autres communes organisatrices de spectacles taurins sont attendues. Les manadiers autour de la table en appellent au préfet du département : « il doit agir pour que les maires signent cette charte ». Il en va de la « sauvegarde des traditions camarguaises » face aux compagnies d’assurance.
Que prévoit-elle ? Cette charte exige d’abord qu’un contrat, sous forme de convention, soit passé entre les manadiers et les organisateurs avant chaque manifestation. « Le contrat spécifiera le type de manifestation ainsi que le jour, l’heure et le lieu de celle-ci », peut-on lire.
Les communes responsables plutôt que les manadiers
La charte se scinde en quatre parties. Ce document fixe, tour à tour, les responsabilités des protagonistes : manadiers, organisateurs (communes), participants et spectateurs. Ainsi, le manadier devra veiller à ce que ses gardians « soient tous assurés auprès d’une compagnie d’assurance solvable », prévoit la charte.
Cette charte décline la responsabilité des manadiers sur certains accidents. « Le manadier ne sera en aucun cas tenu comme responsable du comportement de toute autre personne qui se trouverait sur le parcours et qui ne serait ni gardian salarié, ni gardian amateur ». Le texte exonère également les manadiers en cas « d’absence de sécurisation qui incombe aux organisateurs ».
La différence est faite entre « spectateurs » et « participants ». Tout participant se livrant aux jeux taurins « participent en toute connaissance de cause au spectacle » et « assument les conséquences de cette participation au travers de la théorie de l’acceptation du risque ».
«L’acceptation du risque»
Quant aux spectateurs, cette charte incombe une responsabilité aux communes. « L’organisateur ayant à charge la sécurisation du parcours, dans l’hypothèse où un accident interviendrait dont un spectateur passif serait la victime, la responsabilité pourrait être supportée par l’organisateur selon les circonstances du sinistre ».
Les manadiers se disent révoltés par un incident survenu cet été. À Ledenon, un groupe de jeunes aurait déplié une bâche devant des chevaux lors de leurs passages en abrivado. Résultat : un cheval euthanasié, côté manadier et donc des centaines d’euros à débourser.
Le document livre une réponse. « Tout projectile pouvant être lancé sur les participants, les gardians à pieds et gardians cavaliers ainsi que sur les animaux doit être interdits », peut-on lire. Il fixe une part de responsabilité aux communes qui devront : « prendre toutes dispositions utiles pour enlever tous les obstacles pouvant se trouver sur le parcours (bâches, cartons, ballots de foins, etc.) ».
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