Le soutien à la candidature Unesco se poursuit en « Images de la Maison Carrée », l’une des 5 expositions programmées dans les musées nîmois pour mettre en lumière le monument, et mesurer son poids dans la construction de la cité des Antonins. Jusqu'au 30 avril, une cinquantaine d’oeuvres sont exposées au Musée du Vieux Nîmes, pour un voyage dans le temps qui commence dès le milieu du 16e…
En gravure, sur toile, en broderie et même sur les boîtes de chocolat… « La Maison Carrée a été énormément représentée » note Lisa-Laborie Barrière, conservatrice du Musée.
Le confiseur Alric Père, au coin de la rue Dorée à Nîmes, ornait le couvercle de ses boîtes de chocolats par une représentation de la Maison Carrée © G.O
Tandis qu’une partie des oeuvres du Musée du Vieux Nîmes - créé en 1921 - provient de bibliothèques ou d’archives, l’essentiel de ses collections s'est constitué grâce aux dons.
Comprendre son rôle dans la structure de la ville
"Image de la Maison Carrée", Musée du Vieux Nîmes © G.O
Ces fonds historiques permettent aujourd’hui d’appréhender comment Nemausus s’est construite autour du monument qui, à l’époque - encerclé de petites ruelles - était loin d’être dégagé comme c’est le cas aujourd’hui.
Peu valorisée au départ, la Maison Carrée n’est autre que la propriété du 2e consul de la Ville (1572), un monument clos non accessible au public. A cette époque, l’entrée ne se fait d’ailleurs pas du côté des escaliers.
De monument sacré à lieu du quotidien
Plus tard elle fera même office d’église, avant de devenir un musée (musée « Mère Theresa » en 1824). Les premiers travaux autour de la place de la Maison Carrée seront lancés dans les années 1820, avant la première restauration et les fouilles archéologiques au pied du monument.
A ce moment là, l’édifice se désacralise et redevient accessible au public.
Fête du taureau (1937) © G.O
La 2e restauration se déroulera en 1992 où l’on verra peu à peu se dégager le monument. Le passage par la Maison Carrée fait partie du quotidien des Nîmois (promenades, sorties en famille, passage du tram, lieu de rassemblement, ferias...)
Musée du Vieux Nîmes © Gaëlle Ohan-Tchélébian
Si certaines sont de véritables restitutions "un document ancien n’est pas toujours fidèle" rapporte Lisa-Laborie Barrière.
Apprendre à lire une image, « pas toujours réaliste »
Une gravure du 19e en témoigne : l’auteur a repris une représentation du 18e, en modifiant les tenues vestimentaires des personnages, pour rendre l’image « actuelle ». Autrement dit le décor représenté ne date pas du 19e (période où la gravure a été réalisée), mais a bien été emprunté au 18e.
Gravure de la Maison Carrée réalisé au 18e, puis reprise au 19e © G.O
Des indicateurs permettent d'analyser l'image : les monuments et enseignes alentour, l’état de la Maison Carrée (avant-après restauration), les affiches annonçant les pièces de Théâtre (souvent datées), et tout un tas d’indices aident à contextualiser la représentation.
Plus tard, l’émergence de la photographie facilite la datation, les photos des inondations en 1988, ou encore celle de la célèbre manifestation de 1830 sont authentiques.
Les 2 et 3 octobre a fait de nombreux dégâts dont plusieurs décès et a plongé la partie basse de la ville sous 2 mètres d'eau, la Maison Carrée fut toutefois préservée © G.O
A noter : Le Musée du Vieux Nîmes propose aux plus jeunes un jeu interactif, le principe est de retrouver les oeuvres - inscrites dans un carnet - dans les salles d’exposition (Surprise attendue à l’arrivée pour le premier qui les aura « démasquées »)
En bonus : un dessin dénonçant l'arrivée des touristes en masse dans la cité nîmoise :
Musée du Vieux Nîmes © G.O
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