Pas grand-chose à se mettre sous la dent… Le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a tenu un discours de politique générale ce mardi 30 janvier au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Attendue par les agriculteurs, cette sortie ne consacre qu’une petite part au secteur en pleine mobilisation nationale. Malgré beaucoup de redites, quelques nouvelles mesures sont annoncées, mais rien de concret pour Anthony Bafoil, président des Vignerons coopérateurs du Gard.
Quelques nouveautés sont annoncées. Concernant la viticulture, le Premier ministre souligne qu’elle souffre, « mais la filière viticole est notre fierté et fait rayonner la France ». Il annonce le déblocage de moyens nouveaux avec un fonds d’urgence d’ici la fin de la semaine pour soutenir les viticulteurs, particulièrement ceux qui sont en Occitanie. Aucun détail supplémentaire n’est dévoilé.
Sur l’élevage, Gabriel Attal a annoncé un renforcement du dispositif fiscal. Il permet à chaque éleveur de déduire 150 euros par vache allaitante ou laitière avec un plafond de 15 000 euros par exploitation.
Sur les contrôles, « je lance aujourd’hui un grand plan de contrôle sur la traçabilité des produits. L’objectif est clair : garantir une concurrence équitable, annonce Gabriel Attal. Notamment pour que les normes qu’on applique aux agriculteurs français soient aussi respectées pour les marchandises étrangères ».
Les amendes des industriels pour soutenir les agriculteurs
Au niveau européen, le Premier ministre a indiqué que la France porterait les revendications des agriculteurs français au niveau européen, en particulier en ce qui concerne les normes. Concernant EGALIM après être revenu sur le doublement des effectifs de contrôle (100 inspecteurs supplémentaires, il ajoute ce mercredi que les amendes aux industriels seront utilisées pour soutenir financièrement les agriculteurs.
« Il ne nous a pas annoncé grand-chose. Pas de chiffre, pas de mesure, pas de concret, rien », commente Anthony Bafoil, président des Vignerons coopérateurs du Gard. Selon lui, la seule chose positive est qu’il s’est rendu compte qu’en Occitanie on existait, que la viticulture était vraiment en crise, mais en termes de mesures concrètes, il n’y a rien ».
«Il s'est rendu compte que l'Occitanie existe, que la viticulture est en crise»
Depuis le blocage de l’autoroute A9 à Nîmes, ce producteur de vin affirme que le mouvement continue. « Il ne nous a rien annoncé donc les gens ne sont pas contents, parce qu’on attend des mesures concrètes. Son discours général c’est de la politique politicienne et après il parle un peu d’agriculture. »
« Nous devons mener notre réarmement agricole : produire et protéger notre souveraineté, voilà mon approche », a déclaré le Premier ministre après plus d’une heure de discours. Gabriel Attal énumère ensuite quelques mesures prises pour l’agriculture depuis 2017, avant de parler au présent.
« Produire, c’est déjà donner du temps à nos agriculteurs : plus de temps dans leurs champs, moins de temps devant leurs écrans. Produire c’est être souverain, je souhaite que cet objectif de souveraineté alimentaire soit clairement inscrit dans la loi », déclare-t-il.
Principale source de préoccupation des agriculteurs, le sujet de la concurrence déloyale est rapidement évoqué. « Protéger contre la concurrence déloyale, c’est le combat pour la réciprocité et les clauses miroirs, que je vais continuer à mener avec détermination. Ce combat doit se mener en Europe comme nous l’avons fait sur les médicaments vétérinaires, mais nous devons aller plus loin, changer de logique. J’assume de dire que tout ne sera pas réglé en quelques semaines, les chantiers sont complexes », déclare-t-il.
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