La fête de la truffe perdrait de sa saveur sans eux. Les chiens sont les principaux artisans de la culture de la truffe dans le Pays d’Uzès. Ces 19, 20 et 21 janvier 2024, la ville accueille la 30e édition de la fête de la truffe. Margot Tournayre qui propose depuis deux ans des sessions de dressage de chiens sera partie prenante des démonstrations de cavage de ces animaux qui ont façonné l’histoire de sa famille.
Son arrière-grand-père, son grand-père, son père et sa fille leur doivent beaucoup. Depuis 4 générations, les chiens occupent une place chérie dans le domaine familial des Tournayre, siège de l’entreprise «les Truffières d’Uzès». Ces animaux sont les principaux ouvriers de cette quête au diamant noir dont les fins gourmets raffolent.
Ici, ils ne sont pas moins de 5 à travailler pour l’entreprise familiale. À 3 ans Foxy, un labrador croisé golden est le petit dernier de la bande. L’art de rechercher la truffe, l’a bercé dès son plus jeune âge. « Je le prenais sur mes genoux lorsque je brossais les truffes. Elle sentait énormément l’odeur pour bien la mémoriser. Le dressage est venu après ».
La méthode positive privilégiée
« Cette relation avec les chiens m’a toujours plu. J’ai toujours aimé la nature, aller truffer avec mes chiens. Je voulais comprendre tout ce système qu’il y avait derrière, comment le chien apprend », raconte Margot Tournayre. En 2022, après avoir passé un brevet professionnel d’éducatrice canine au lycée agricole de Meynes, elle se lance dans le dressage pour particuliers.
Le premier cours est généralement un bilan. « Je prends un peu toutes les informations du chien, puis je vais le tester. Ensuite, je monte des exercices à faire et je donne deux semaines, habituellement, pour laisser au propriétaire faire les exercices avec son chien, soit une fois par jour, soit un jour sur deux ».
La jeune truffière se dit particulièrement attentive au bien-être du chien. « J’utilise la méthode positive, on va récompenser les bons comportements. Ce sont des méthodes bienveillantes », explique-t-elle tout en distinguant deux autres méthodes : « la coercitive et la traditionnelle », plus dures envers l’animal.
«15 minutes de cavage équivaut à une heure d'activité physique»
Cette méthode incarne des valeurs importantes, selon elle. « Le cavage est quelque chose de très épuisant pour le chien. 15 minutes d’exercice mental, c’est comme s’il avait fait une heure d’activité physique. Si on oublie ça, ils finissent par être dégoûtés de la trufficulture. Il faut savoir écouter le chien. C’est lui qui va nous dire oui, ou non je n’ai plus envie », explique-t-elle.
Cette fin de semaine à Uzès, la fête de la truffe bat son plein. Dimanche, des démonstrations de cavage de chiens et de cochons (oui, eux aussi sont bons pour trouver des truffes !) auront lieu de 9 h 30 à 17 h 30. Margot sera au micro pour commenter les performances.
Vous risquez fort de tomber en admiration de sa passion. « Le cavage, je trouve ça vraiment beau. Pour une fois, ce ne sont pas les humains qui avons les rênes en main, mais c’est le chien qui nous guide. C’est un moment de complicité exceptionnelle où l’on est vraiment en symbiose avec le chien et la nature. Tous les trois ensemble, c’est très beau ».
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