La division territoriale de Lyon de l’Autorité de sûreté nucléaire a publié mi-juin, son rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Elle y présente les conclusions des actions de contrôle qu’elle a menées en 2022 dans les centrales nucléaires d’EDF dont celles du Tricastin et de Bugey, sites en concurrence pour l'implantation d’EPR 2 (Réacteur pressurisé européen) de 2e génération.
Les deux centrales nucléaires sont chacune composées de quatre réacteurs à eau sous pression d’une puissance de 900 MWe (Mégawatt électrique) chacun.
Dans les domaines de la radioprotection et de la protection de l’environnement les deux sites rejoignent “l’appréciation générale que l’ASN porte sur le parc nucléaire d’EDF”.
Concernant la centrale implantée à Saint‑Vulbas (Ain), à 35 km à l’est de Lyon, l’ASN considère “que les performances globales de la centrale en matière de sûreté nucléaire sont en retrait par rapport à l’appréciation générale des performances sur les centrales nucléaires d’EDF.”
Elle relève “des fragilités sur la mise en configuration des circuits, la gestion des essais périodiques, la planification et la réalisation des activités de maintenance et des essais de requalification, ainsi que sur la problématique des pièces de rechange sont constatées.”
Quant aux performances de la centrale du Tricastin en matière de sûreté nucléaire, l’ASN observe “qu’elles se distinguent favorablement par rapport à l’appréciation générale des performances portée sur les centrales nucléaires d’EDF.
“En 2022, les quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin ont été arrêtés pour maintenance programmée et renouvellement partiel du combustible. Le réacteur 3 a notamment fait l’objet de sa quatrième visite décennale et les modifications prévues pour le renforcement de la sûreté ont été intégrées de façon satisfaisante. Pour les quatre arrêts de réacteurs, l’ASN considère qu’EDF a maîtrisé la réalisation des activités prévues en respectant les exigences de sûreté associées.
Quatre ans pour grignoter les tours
Autre entité contrôlée par l’ASN, la plate-forme nucléaire Orano Chimie Enrichissement du Tricastin, dirigée par Pascal Turbiault. Elle est spécialisée dans la conversion et l’enrichissement de l’uranium. l’ASN considère “que [son] niveau de sûreté est satisfaisant.”
Elle a procédé à des inspections inopinées sur sept installations nucléaires de base (INB). “Les inspecteurs ont observé des relèves de quart, des opérateurs en salle de commande. Le bilan général de ces inspections est satisfaisant.”
Les deux tours aéroréfrigérées vouées à l’évacuation de la vapeur d‘eau sont inutilisées depuis 2012. Entre 2024 et 2028, une pince à béton placée sur une grue de 123 mètres va grignoter leurs 25 000 tonnes de béton.
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