Pénurie de main d'œuvre, intelligence artificielle, obligation de facturation automatique… L’UPE 30, organisation patronale interprofessionnelle qui représente le MEDEF dans le Gard, organisait ce 29 juin sa rencontre annuelle Place à l’entreprise. Lors des conférences, des entrepreneurs d’expériences ont livré leurs réalités par rapport à des inquiétudes actuelles.
Comment faire face à la pénurie du « capital humain » ? Tour à tour, des responsables de recrutement d’entreprises gardoises livrent leurs expériences à une assemblée de spectateurs attentifs. Tous indiquent que leurs pratiques se sont adaptées aux difficultés de recrutement du moment.
Le directeur du célèbre hôtel nîmois L’Imperator livre sa politique de recrutement. Jerôme Montantème explique donner des consignes pour mettre les candidats au centre de la procédure. « Quand un profil plaît, il ne faut pas hésiter à lui faire un cadeau, l’inviter à dîner, l’inviter à passer une nuit à l’hôtel. Je veux qu’il sente où il va arriver et ce qu’il faut offrir aux clients », indique-t-il.
« Dès l’entretien d’embauche, je n’hésite plus à parler des avantages que le candidat aura dans notre entreprise », affirme, quant à lui, Augustin Nicey. Ce directeur des ressources humaines de l’entreprise du secteur nucléaire, Orano, ajoute un autre point. « Auparavant, nous considérions que l’intégration du salarié se déroulait le jour de son entrée en poste. Alors qu’aujourd’hui, son intégration se déroule le jour où on lui dit oui ».
La facturation électronique fait peur
La facturation électronique sera bientôt obligatoire pour les entreprises. À partir du 1er janvier 2026 (calendrier progressif), toutes les entreprises auront comme obligation d’émettre leurs factures sous format électronique. Pour cela, l’État met en place, Chorus Pro, portail public de facturation national qui collectera les factures envoyées et reçues par les entreprises sous forme dématérialisée.
La transition ne sera pas évidente pour tous, prévient Christian Coquidé. Ce dernier est directeur de la société Atoo qui commercialise le logiciel d’encaissement LEO2. Il explique que de nombreuses incohérences existent dans ce projet de loi, notamment sur la facturation de la TVA. Il prévient également « qu’une centaine de champs » seront à remplir par les entreprises. Quelques spectateurs s’indignent devant ce « grand n’importe quoi ». « Nous sommes en discussion avec l’entité créée par la Direction générale des Finances publiques pour soulever ces problèmes ».
L’IA, «comme la révolution internet»
Autre sujet actuel phare du monde économique, l’intelligence artificielle (IA). Cette technologie est actuellement présentée comme révolutionnaire, elle est source de discours enthousiastes comme alarmistes. En mars dernier, des centaines d’experts avaient demandé publiquement une pause dans la recherche sur l’intelligence artificielle, argumentant qu’elle représente « un danger pour l’humanité ».
« C’est une pure stratégie commerciale », indique Olivier Martinez, directeur de l’entreprise 255hex, accompagnant les entreprises dans leur stratégie digitale et la mise en œuvre d’outils d’IA. Selon lui, « ça fait vendre de parler de fin du monde, de science-fiction ». Il explique que l’intelligence artificielle n’est pas nouvelle, « ce qui l’est, c’est l’intelligence artificielle conversationnelle ».
Ça ne fait aucun doute pour lui, cette technologie est équivalente à la révolution internet. « Tous les logiciels seront bientôt équipés d’IA conversationnelle », prévoit-il. Les entrepreneurs devront, au fur et à mesure, l’adopter pour exister. Pour autant, il rappelle que comme toute machine, cette technologie restera quoi qu’il en soit assujettie à l’humain.
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