Huîtres, poulpes et autres cétacés se retrouvent couramment sur les tables de Noël. Sur le littoral, au Grau-du-Roi, les produits de la mer sont indispensables pour un repas de Noël en adéquation avec le paysage local. Chez le poissonnier, la déco est de sortie et les étals se vident devant l’enthousiasme des clients.
En bord de mer aussi, Noël est un argument commercial inévitable. Père Noël, sapins et autres guirlandes et boules sont de sortie dans les vitrines des commerces ouverts. Malgré la saison, la chaleur est au rendez-vous. Le sourire des commerçants reflète leur enthousiasme en cette saison où ils peuvent se permettre de prendre plus de temps pour leur clientèle.
La palme des sourires revient ce mercredi matin aux poissonniers. Longeant la rue du Levant, la poissonnerie Chez Yves et Ludo est parée de ces plus belles décorations de Noël. Pour Joe Beltran, qui travaille ici depuis 12 ans, pas question de passer à côté des festivités. Pour l’occasion, les vendeuses se déguisent. Le 24 décembre, Joe était déguisée en lutin, hier le 25, en mère Noël. Son costume pour le jour de l’an restera un secret pour les journalistes.
«Beaucoup de plateaux»
Elle l’affirme, la vente de poisson ici ne connaît pas la crise du pouvoir d’achat. « Au Grau-du-Roi, non. Les gens achètent toujours autant de poisson pour les fêtes », dit-elle, persuadée de la passion des gens du coin pour les produits de la mer, encore plus à Noël. Depuis la pandémie, cette poissonnière dit constater une recrudescence de clients, notamment jeunes, enthousiastes à l’idée de cuisiner par eux-mêmes toutes sortes de poissons.
Sur l’étal, « la plupart des poissons entiers viennent de la criée du Grau. Les poissons d’Atlantique viennent du fournisseur, les huîtres de Bouzigues et les palourdes sauvages de Port-Saint-Louis-du-Rhône. (…) Les crevettes, les homards, tout ce qui est crustacés vivants, ça marche bien pour Noël », reprend-elle. Incontestablement comme chaque fin d’année, la vedette reste le plateau de coquillages.
« On fait beaucoup de plateaux à emporter », indique à son tour Jordy Bonfiglio de la poissonnerie voisine La Barque bleue. Propriétaire de ce commerce depuis 6 ans, ce fils d’une famille de pêcheurs graulens depuis plusieurs générations ne veut pas manquer Noël. « On a rouvert un peu avant les vacances pour la prise de commandes, pour montrer qu’on est présent », explique-t-il.
Des pêcheurs en mer pour les fêtes
Les produits phares sont ici les mêmes : coquillages et crustacés. Ici aussi les ventes ne baissent pas d’une année à l’autre, même si certains clients ne viennent plus. « On remarque qu’il y a moins de gens qui viennent nous commander des plateaux. On sent que cette année tout le monde ne peut pas se permettre de manger des crustacés. Par contre, le panier moyen des clients présents a augmenté », lance-t-il.
Au Grau-du-Roi, le produit de la mer n’est pas qu’une histoire de clients et commerçants. Les pêcheurs, petits métiers comme chalutiers, ne peuvent se permettre de rester à la maison. « C’est une question de prix, d’offre et de demande », explique Kevin tout en nettoyant les poulpes et les coquillages de sa sortie matinale.
Sa pêche à lui ne finira probablement pas sur les étals du Grau-du-Roi. Kevin part en mer, 10 mois sur 12, pour ramener des coquillages, des nasses changeantes communément appelées « noisettes de mer » et du poulpe. Il amènera bientôt ses produits de la mer à l’une des deux caves coopératives graulennes, avant qu’ils ne fassent des centaines de kilomètres pour être dégustés.
« Les Français ne mangent pas vraiment ça. Les Espagnols et les Italiens en mangent énormément, notamment pour les fêtes de fin d’année. Sans eux, il n’y aurait pas assez de demandes », explique le pêcheur qui affirme pourtant avoir observé un élan renaissant pour le poulpe dans le coin. À l’apéro, en salade ou en plat, les tentacules auraient meilleur goût quand elles sont pêchées dans le coin.
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