C’est l’un des plus vieux commerces de la ville. Le Glacier Donatucci est une véritable institution au Grau-du-Roi. Située sur la très commerçante rue Michel Redares, à deux pas de la plage, l’entreprise est toujours gérée par les descendants de son créateur, en 1936.
Elles font le bonheur des plaisanciers. Nutella, pistache, vanille, speculos, kinder, barbe à papa... Au total, le Glacier Donatucci propose 64 parfums de glaces en vitrine. Certaines sont plus classiques que d’autres. « Il y a trois ans, nous avons voulu élaborer de nouvelles saveurs », explique Vincent Pillot.
Sa fille, Vintyana prend les choses en main. Gestionnaire du glacier depuis quelques années, la jeune femme accompagne les artisans confectionneurs de glace dans ces nouvelles recettes. Elle est, en quelque sorte, la cheffe d'orchestre des saveurs. Sous son initiative, deux nouveaux parfums voient le jour : Fougasse d’Aigues-Mortes et Chouchou du Grau-du-Roi.
Des saveurs uniques, issues d'un procédé authentique. « Notre fournisseur, la compagnie des desserts, va à Aigues-Mortes chercher la fougasse et la plonge à l’intérieur de la crème », explique Vintyana. Elle ajoute que la glace Chouchou du Grau-du-Roi fait désormais partie de ses meilleures ventes, comme celle à la saveur de la Fougasse du la ville voisine, « dans le top 10 ».
Ces parfums locaux s’inscrivent dans l’ADN du lieu. Le Glacier Donatucci, c’est avant tout une histoire de famille graulenne. Dans les années 20, Alphonse Donatucci, immigré italien, issu d’une famille de glaciers installée dans le sud de la France, rencontre Juliette Hérault. Une histoire d’amour née.
Propriétaires d’un restaurant à Garons, le couple vend pour acheter l’Hôtel Saint-Louis au Grau-du-Roi. Situé sur le quai de la rive gauche, l’établissement est connu aujourd’hui sous le nom Le Grand Sud. Dans les années 30, la ville est loin de son aspect d’aujourd’hui. À l’image de Las Vegas, il s'agit presque d'un désert donnant sur la mer (1 462 habitants en 1931).
Alphonse croit en ce lieu. En 1936, il achète deux parcelles de terrain : une face à la mer, l’autre à quelques dizaines de mètres. Sur la première, il fait construire un hôtel, qu’il nomme Le Splendid. Sur la seconde, située dans l’actuelle rue Michel Redares, il construit un bâtiment et ouvre un commerce : le Glacier Donatucci.
« Il voulait absolument acheter quelque chose à cet endroit. À l’époque, il n’y avait rien. La rue Michel Redares n’existait pas, mais il était persuadé que la ville se développerait et qu’une route serait construite plus tard. Bingo et double bingo : trois générations plus tard, le Splendid hôtel et le Glacier Donatucci, situés dans l'une des villes les plus touristiques de la Région, appartiennent encore à ses descendants.
Il y a une quinzaine d’années, la famille Donatucci (et Pillot) place ses commerces sous gérance. Il y a cinq ans, les descendants de Juliette et Alphonse ont décidé de reprendre la main sur la gestion des établissements. Le Glacier Donatucci bénéficie alors d’une rénovation complète du bâtiment.
La famille Pillot vendra-t-elle un jour ? Une question à laquelle Vincent répond sans aucune hésitation. “Nous n’avons jamais vendu et nous ne vendrons jamais. C’est le patrimoine de la famille que nous souhaitons conserver”. Une bonne nouvelle pour les amoureux de crème glacée.
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