L’entreprise Faut le fer, installée à Bouillargues, vient de réaliser un chantier à Hong Kong. Une belle reconnaissance du travail de Cyril Théophile qui a été rejoint par ses deux fils, Steven et Thomas.
L’artisanat du Gard s’exporte. Les derniers ambassadeurs en date : Cyril Théophile et son fils, Thomas. Les deux Nîmois, installés dans un vaste atelier à Bouillargues, viennent de passer plusieurs semaines à Hong Kong. Dans ce territoire indépendant situé au sud-est de la Chine, ils ont posé un ensemble d'ouvrage en acier et laiton pour un client particulier qui avait été réalisé dans un atelier lyonnais. En décembre 2020, Cyril avait réalisé la main courante d’une rampe d’escalier dans un palais au Qatar qu’il était allé lui-même installer.
La passion de la ferronnerie depuis l’adolescence
Le quinquagénaire est passionné par la ferronnerie. Adolescent, alors au lycée des métiers d’arts d’Uzès, il n’avait pas jugé utile d’essayer les autres formations dispensées. La ferronnerie déjà et rien d’autre. Il a d’abord créé son entreprise à Nîmes avant de s’installer à Bouillargues en 2006. Durant huit ans, il a été le sous-traitant quasiment exclusif d’une grande entreprise française pour laquelle il travaille encore, distillant toutes ses compétences en restaurant les parties métalliques du château de Sully, dans les Yvelines ; en rénovant les grilles du portail de l’ambassade d’Arabie Saoudite à Paris ; en posant et redorant des cadres en laiton chez Louis Vuitton, sur la célèbre place Vendôme à Paris.
Cyril sur le chantier de Hong Kong (photo DR).
Le virus transmis aux enfants
Maître artisan d’art, soit la plus haute distinction dans l’artisanat, Cyril Théophile a transmis le virus à ses deux fils. Steven, 26 ans, est spécialisé dans la soudure. Il a été meilleur apprenti de France. Thomas, 20 ans, est serrurier métallier. En marge de Faut le fer, les deux frères ont d’ailleurs créé Aciero-métallerie, histoire de diversifier l’activité familiale qui intervient chez les particuliers et qui répond également à la demande publique. Carine, la compagne de Cyril, ainsi que la mère de Thomas font aussi partie de l’aventure.
Thomas sur le chantier de Hong Kong (photo DR).
Dans le vaste atelier de Bouillargues, on travaille donc en famille, souvent dans la bonne humeur. Steven, jeune papa, gère plutôt les affaires courantes quand le père et le petit frère sont à l’étranger. Ce sera encore le cas dans quelques semaines. Visiblement, le travail réalisé à Hong Kong a plu. Alors, ils y retourneront pour un autre chantier.
Encore un chantier à Hong Kong
Dans cette partie du globe, les deux Gardois ont fait la connaissance des spécificités locales : un taux d’humidité conséquent, des solutions à trouver pour remédier aux tracas que le matériel a connus pendant le voyage. Au hasard de quelques visites, ils ont aussi découvert les réglementations asiatiques. « A Macao, on a vu des échafaudages en bambou vraiment magnifiques. Du bambou, vous vous rendez-compte ! », s’exclame Cyril qui ajoute dans un grand sourire : « Chez nous, on a des normes, encore des normes au point qu’on devra bientôt cueillir les cerises dans une nacelle. »
A Hong Kong, un échafaudage en bambou (photo DR).
Le prochain départ est prévu pour le mois de décembre. Cyril ne cache pas que les marchés à l’étranger sont une aubaine économique. Et l’occasion aussi de montrer au monde tout le savoir-faire familial made in Gard.
Frédéric Prades