Au bord de la route Rte des Cévennes, sur la commune de Lézan, l'historique poterie de la Madeleine créée il y a une trentaine d'années par Vincent Bimar et Roland Zobel (aujourd'hui co-dirigée par son fils Guillaume Bimar) vient tout juste de faire l’acquisition de deux nouveaux fours qui font faire faire un pas de plus à l’entreprise sur la voie de la modernité.
Avec ses deux nouveaux fours dernier cri, la poterie entend prendre le virage de l’économie d'énergie pour une activité durable : « on a changé de fours, ils étaient anciens, on travaillait avec ces fours depuis 30 ans, en marche tous les jours !" raconte Vincent Bimar, fondateur de la poterie avec Roland Zobel. Des réparations s'imposaient, le deuxième four vient tout juste d'être livré. La poterie de la Madeleine dispose aujourd'hui de 3 fours 100% opérationnels, pour faire face à la demande. "Plus grands que les autres, avec un rendement meilleur", lance, non sans satisfaction, le chef d'entreprise.
« Plus de sécurité pour les salariés, et moins de consommation d’énergie » (Vincent Bimar, fondateur et dirigeant de la poterie de la Madeleine, sur la route du vase d’Anduze). Ces fours ont la capacité de monter à des températures atteignant les 1 250 degrés, "auparavant on ne dépassait pas plus de 1000, 1050 degrés". Avantage n°1 : Il est possible d'y cuire des terres différentes, des terres spéciales. La fabrication du vase d’Anduze reste inchangée, mais ces fours offrent de nouvelles possibilités en matière de déclinaisons.
© Poterie de la Madeleine
La protection du four est aussi largement plus sécurisée : récents, ces fours ont l'avantage de présenter un risque amoindri quant aux travailleurs qui les manipulent », assure le patron de la poterie.
Poterie de la Madeleine, une affaire de père en fils
© Poterie de la Madeleine
Côté consommation d'énergie, "d’abord le four est plus écologique, il fonctionne au gaz, est équipé de brûleurs nouveaux : Les nouveaux fours sont isolés avec des briques (à la différence des anciens fours isolés avec de la fibre d’alumine, très toxique et dangereuse pour les salariés).
Par ailleurs, "la chaleur est réutilisée, il y a très peu de sorties de fumées, il y en a toujours, c’est inévitable mais largement moins » (Vincent Bimar). Meilleur rendement, machines plus efficaces, la suite est assurée. « Je voulais léguer à mon fils des moyens de production adaptés qui fonctionnent, que ce soit pérenne, » explique t-il.
A l’aube de la passation de flambeau, le fils, Guillaume Bimar, 35 ans, est déjà bien ancré dans la maison et familiarisé à ses codes.
Marque de fabrique reconnue bien au-delà des frontières
Pendant 25 ans, Vincent Bimar a multiplié les salons à Paris, toujours présent sur son stand pour donner plus de visibilité au vase d'Anduze. La stratégie a payé, avec son associé, R. Zobel "il y a 30 ans, quand on s'est mis à faire de gros vases, et on a eu une forte demande."
Aujourd'hui, 40% de sa production est exportée à l’international (États-Unis, Australie, Emirats...). "Les boutiques marchent mieux l’été mais la production se fait toute l’année", constate le dirigeant.
Diversifier semble être le mot d’ordre de l'insitution et semble de plus en plus s’imposer dans le milieu de la poterie, la Madeleine n’a pas fini d’innover.
Enfin, c'est aussi la poterie où l'on est à bonne école, "plusieurs de ceux passés par la maison et formés ici ont depuis lancé leur propre activité", glisse V. Bimar, en fin d'interview.
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