Comme chaque année depuis 20 éditions, le festival alésien 'La Meuh Folle' fait honneur aux producteurs et artisans locaux. En face du stand de la brasserie gardoise Meduz, Le Réveil du Midi est allé à la rencontre de Charlotte Barbier. Depuis 2 ans, la jeune femme de 33 ans vend ses propres sacs tissés au fil de chanvre...
Du design à la couture, Charlotte Barbier suit le processus et pas une étape de la fabrication ne lui échappe. Tout commence il y a 6 ans, lors d'un voyage au Népal, elle y fait la rencontre de couturières alors qu'elle visite un atelier dans un petit quartier de Katmandou, la capitale.
"A l'époque, je travaille dans une ferme bio au sud d'Avignon, où j'exerce toujours, mais j'avais depuis longtemps le souhait de proposer un produit qui avait du sens."
Du chanvre au textile...
Le stand Namaska © GOT
Au fil de son périple, elle découvre comment les Népalais cultivent le chanvre et le transforment ensuite en textile. Séduite par le concept "zéro coton", au départ elle en achète un certain nombre pour les revendre sur les marchés, dans la Région Occitanie. Au fil de ses rencontres, elle éprouve l’envie d’en savoir plus sur le processus de fabrication.
"Les passants me posaient beaucoup de questions sur comment c'était fabriqué, j'ai remarqué que cette technique était finalement peu connue, et que je n'avais pas toutes les réponses, je manquais d'arguments".
Les créations Namaska, exposées à la Meuh Folle © GOT
Aussitôt dit aussitôt fait, elle se rend de nouveau au Népal, cette fois pour connaître de A à Z, les étapes de fabrication d’un sac. Retour à Katmandou, cette fois avec ses propres patrons, ses premiers modèles prennent vie à l'atelier...
Le processus de fabrication
L'atelier de couture, Katmandou (Népal) © GOT
A partir de là, Charlotte propose ses croquis, qu'elle fait tisser à l’atelier. Sur place, elle discute et élabore les patrons avec les couturières, au rythme d'un voyage par an. Comment passe-t-on de la plante au sac à dos ?
"Le chanvre pousse et atteint maturité une fois arrivé à 3 mètres de haut." Pour le textile, on utilise les tiges, que l'on coupe, le 'rouissage'. Cette étape permet de détacher l’écorce de la tige (l’écorce devient ensuite le fil).
Ensuite, le fil doit être imbibé d'eau pour obtenir le 'filasse' (fibres allongées provenant des tiges de chanvre). C'est ce qui permet de créer la torsion afin d'obtenir la bobine. Puis abracadabra, le fil devient ficelle et peut alors être tissé.
Les pans de tissus, fil de chanvre © GOT
On obtient ensuite un premier pan de chanvre, à partir duquel le sac est fabriqué.
Deux à trois mois plus tard, elle reçoit la marchandise en France.
Namaska : des sacs à dos 100% chanvre fabriqués au Népal
Les sacs à dos Namaska de Charlotte Barbier © GOT
Avec un coût de fabrication estimé à une vingtaine d’euros l'unité, le prix de revente est fixé entre 25 et 60 euros. Aujourd'hui, Charlotte Barbier parvient à en écouler 200 à 300/ an : " c'est encore peu, mais il faut le temps que cela se développe". Comme beaucoup, la partie communication sur les réseaux sociaux n'est pas son dada. Et pourtant, c'est tout ce qui lui manque pour faire décoller son activité.
A travers ce commerce équitable, Charlotte Barbier a tissé des relations de confiance avec l'atelier de couture et y retourne tous les ans pour proposer ses nouveaux croquis. Chaque modèle de sac porte le nom d’une des 15 couturières de l'atelier. Sa marque de fabrique 'Namaska', est à la fois inspirée de 'Namasté' qui veut dire 'bonjour' en Inde et au Népal; et de 'Namaskar' qui signifie " je m'incline devant vous".
Et c'est ainsi, que ces petits sacs à dos ont arpenté les routes... du Népal au Festival !
Le circuit ! © GOT
Sa page instagram : Namaska_hemp
Sa page facebook : Namaska
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