Le conflit provoque la pénurie de matières dont ont besoin les agriculteurs gardois pour leur production.
Si le drame de la guerre en Ukraine est surtout humain, ses conséquences se répercutent sur le secteur agricole mondialisé. Le Gard ne fait pas exception. Pour Jérôme Castillon, vigneron à Saint-Gilles, « l’émotionnel prend le dessus », mais il a fait une croix sur les 10 % de vente qu’il fait annuellement en Ukraine.
Il se prépare également à voir ses charges de production augmenter. « En ce moment, c’est la panique, il n’y a plus de bouteilles en verre blanches et les fournisseurs de produits phytosanitaires ne font plus rentrer de souffre car les grosses mines sont en Ukraine », poursuit Jérôme Castillon,
L’entreprise française Verallia a stoppé sa production de bouteilles en Ukraine. Les commandes se répercutent sur les autres fournisseurs qui ne produisent pas suffisamment pour répondre à la demande mondiale. Les délais d’approvisionnement s’allongent au point que des vignerons gardois décalent la mise en bouteille.
« Humainement, il va y avoir de la casse »
« Les producteurs bio, on travaille le sol, donc on utilise plus de carburant », témoigne Christian Goujon, vigneron à Comps. « Tout est beaucoup plus cher, on va être obligé de répercuter cette hausse sur le prix alors que c’est très compliqué pour le consommateur également », anticipe-t-il. Lui doit également tenir compte de ses liens avec la Russie où il exporte une petite partie de sa production. Les sanctions actuelles contre le pays ne le concernent pas. Mais ses acheteurs anticipent une diminution des ventes en raison de la baisse du rouble, la monnaie russe.
Entre la montée du prix de l’énergie et les dégâts du gel et de la grêle des années précédentes, certains agriculteurs peinent déjà à sortir la tête de l’eau. « Humainement, il va y avoir de la casse », alerte Jérôme Castillon. D’autant que d’autres augmentations sont à prévoir, comme celles concernant le carton. Sa valeur à l’achat a déjà grimpé de 15 % en septembre dernier, une nouvelle hausse est annoncée en mai prochain de 15%. Les arboriculteurs qui préparent la saison estivale font déjà des stocks.
Estelle Pereira.