La récolte d’oignons doux des Cévennes a commencé au début du mois. Entre la sécheresse et les invasions de cicadelles, ce millésime 2022 s’annonce pauvre en rendement. Tour d’horizon.
« Ce ne sera pas une saison exceptionnelle», annonce d’emblée Philippe Boisson, producteur et président de la coopérative “Origine Cévennes”, spécialisée dans les oignons doux cévenols. Pour ce dernier, la forte baisse de rendement qui marque cette année 2022 est multifactorielle. Avec en premier lieu : la sécheresse. « Comme pour toutes les professions agricoles du territoire », expose-t-il. La saison estivale a été marquée par de fortes chaleurs, à la fois remarquables autant par leur intensité que leur durée. « Nous ne sommes pas habitués à avoir ces températures aussi longtemps. Nous avons dépassé les températures de seuil du début de la culture jusqu’à la fin. Les cultures d’oignons en réponse vont se protéger en freinant leur développement.» Le président de la coopérative loue cependant l’orage qui a frappé les Cévennes au début du mois de juin. « Sans ça, on n’aurait rien eu..», souligne-t-il.
Jusqu’à 50% de perte
Pour le producteur basé à Sumène, la question de l'accès à l’eau pour les agriculteurs durant la période estivale est cruciale. Il milite pour la création de bassins de stockage remplis par les pluies hivernales et les épisodes cévenols et qui serviraient aussi bien à arroser les cultures durant l’été que de réserves pour les pompiers. « Si on veut garder une agriculture dans l'arrière-pays, cela devient indispensable.»
Autre complication ayant touché les producteurs d’oignons doux cette année : la cicadelle. Un insecte qui se nourrit de la sève des végétaux et qui fait des ravages sur les récoltes.
Philippe Boisson estime à entre 20 et 30% la baisse de rendement des récoltes et jusqu’à 50% en fonction des vallées qui sont plus ou moins touchées par la cicadelle. « Il va y avoir des oignons… mais ce sera une année difficile», conclut-il.