Les Crocos retrouvent le championnat ce vendredi après «une parenthèse enchantée» en Coupe de France. Titulaire face à Saint-Étienne, le portier international camerounais, passé par le Barça, a participé à la courte victoire de son équipe (0-1). En concurrence avec Paradowski à Nîmes, Fabrice Ondoa est une star dans son pays pour avoir notamment gagné la Coupe d'Afrique des Nations en 2017. En clubs, ses choix de carrière laissent perplexe.
L’entraînement est ouvert au public ce mercredi matin. Les joueurs nîmois travaillent les phases offensives de débordement sur les côtés, suivies de centres à ras de terre pour les attaquants. Les trois gardiens du Nîmes Olympique s’illustrent de quelques belles parades.
Ce poste est toujours disputé. Depuis le début de la saison, le numéro 1 dans les plans de l’entraîneur se nomme Tao Paradowski. À 18 ans, il assure la protection des cages depuis la blessure de Lucas Dias à l’entraînement fin septembre. Son bilan? 10 matchs, 15 buts encaissés. Un ratio plombé par les dernières performances du Nîmes Olympique. Avant Versailles, Paradowski c’était 4 buts encaissés en 7 matchs.
Derrière lui dans la hiérarchie, Fabrice Ondoa. À Saint-Étienne, Frédéric Bompard fait le choix de le placer dans le onze de départ. Samedi dernier, face à un adversaire supérieur sur le papier, mais également dans une mauvaise passe, l’équipe nîmoise parvient à s’imposer. Ondoa n’est pratiquement pas inquiété de la rencontre. Il réalise cependant deux parades importantes en deuxième période.
Remplaçant en D3, titulaire en sélection nationale
Arrivé en juillet à Nîmes, le gardien n’était «pas qualifié» par la fédération jusqu’en octobre. Avant ce samedi, il n’avait disputé qu’un match de championnat comme titulaire, début novembre, face à Épinal. Il y a manqué une occasion de briller aux yeux du coach. Il est notamment l’auteur d’une faute fatale qui permet aux adversaires, derniers du classement, de reprendre l’avantage sur penalty avant de l’emporter (1-3).
Sur le banc avec Nîmes Olympique, en troisième division française, mais titulaire en sélection. Avec l’équipe nationale du Cameroun, il est titulaire 3 fois sur les 6 derniers matchs des «Lions indomptables» : face au Mexique, à la Russie et à la Libye. Son dernier match, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde, lui laisse un souvenir amer.
À Benghazi, face à la Libye, «notre hymne national a été sifflé et coupé. J’ai reçu des bouteilles d’eau, dont une sur le crâne, car le filet de protection entre le terrain et une tribune était déchiré», relate le portier nîmois au journal Le Monde. La sélection camerounaise dénonce des cris racistes, mais aussi un hébergement et restauration non dignes d’un cadre sportif de ce niveau.
«Être international ne fait pas de lui un titulaire», déclare, impartial, Frédéric Bompard en conférence de presse. Le coach dit privilégier la performance avant tout. Quand physiquement, cet automne, le gardien n’était «pas prêt», l’entraîneur déclarait «mais ne vous inquiétez pas, c’est quelqu’un qu’on reverra, comptez là-dessus». Une façon de garder la concurrence ouverte à ce poste.
Le «fils d'Éto'o» patauge en club
Que vaut Fabrice Ondoa? Une énigme. Le joueur né à Yaoundé est un produit de la Fondation Samuel Eto'o. La légende du football camerounais surnommait Ondoa «fils» quand, ce dernier l'appelait «papa» en retour. Fabrice Ondoa intègre le centre de formation du FC Barcelone en 2010. Un temps surnommé «l’araignée noire», il remporte l'UEFA Youth League 2014, l'équivalent de la Ligue des Champions chez les juniors. En 2016, il emprunte les voies obscures du Gimnàstic de Tarragone en D2 espagnole avant d'être prêté au FC Séville B pour ne disputer qu’une poignée de matchs.
Fabrice Ondoa wishes you a Happy Birthday Samuel! #Ondoa #hbdSEF ⚽️❤️ @JosephOndoa pic.twitter.com/k3jvkKiKBv
— Samuel Eto'o (@SamuelEtoo) March 11, 2016
Courage mon fils ondoa1 pour cette nouvelle aventure 💉💉💉Adrenaline https://t.co/sRc0UK3GwQ
— Samuel Eto'o (@SamuelEtoo) August 18, 2016
Et pourtant… En sélection, il devient un titulaire indiscutable. Après un match amical contre la France en 2016, le retraité camerounais Roger Milla le qualifie «d’un des meilleurs gardiens du Cameroun et même d’Afrique ». L’espoir naît. Un an plus tard, il remporte la Coupe d’Afrique des Nations avec les Lions indomptables. Depuis, le joueur jouit toujours d’une attention médiatique particulière au Cameroun.
En club, ça reste compliqué. Il signe au KV Ostende, à l’époque en première division belge. Puis patatras… En 2020, il est licencié pour avoir organisé une soirée chez lui durant le confinement COVID. «Nous ne pouvons pas tolérer un tel comportement égoïste et irresponsable », déclare son club. Un an plus tard, la FIFA donne raison au joueur dans sa plainte pour «licenciement abusif», obligeant son ex-employeur à des réparations.
Depuis, il navigue entre Alaves (D1 espagnol) qui l’achète et le prête au NK Istra (D1 croate). Après une période sans club, il passe plus d’un an dans la capitale de Lettonie pour le FK Auda Riga. Le voilà aujourd’hui à Nîmes Olympique, à 27 ans. Saura-t-il rebondir? Concrétiser des espoirs d'antan placés en lui? À l'heure actuelle, le joueur se fait encore trop discret.
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