C’est la première Coupe du monde de cette discipline en France depuis 2015. Du 20 au 24 avril, les meilleurs escrimeurs handisport de la planète s’affrontent au Parnasse, pleins de détermination. En ligne de mire, une place aux Jeux paralympiques de Paris.
Les coups de lames fusent. Ce jeudi matin, la compétition bat son plein dans l’enceinte sportive mise à disposition par la Ville de Nîmes. Dans leurs fauteuils fixés au sol, les athlètes donnent tout pour que la pointe de leur arme touche l’adversaire avant qu’il ne le soit.
« Ça me demande 25 heures d’entraînement par semaine », dit ce représentant de l’équipe de France. Yohan Peter se dit là pour la première place. Financé par l’armée des Champions (ministère de la Défense), il participe à cette Coupe du monde à Nîmes, l’une des six grosses compétitions internationales de la saison. Venu de Paris, il vise la victoire ce samedi et dimanche à l’épée, son arme à lui.
Objectif : les paralympiques
Paris 2024 trotte dans sa tête. Cette Coupe du monde à Nîmes compte pour la qualification des athlètes aux Jeux paralympiques qui auront lieu en France du 28 août au 8 septembre 2024. Vice-champion du monde, double vice-champion d’Europe, ce père de famille classé numéro 3 mondial l’affirme sans hésitation, « aux Jeux, je vise l’or ».
La concurrence est rude. Les meilleurs athlètes de la discipline, provenant de 32 pays sont au Parnasse durant ces quatre jours de compétition. C’est la première fois qu’une coupe du monde d’escrime handisport se déroule à Nîmes. « C’est quelque chose de tout nouveau pour nous, ça demande de répondre à un cahier des charges extrêmement strict », explique Fulcran Fezard, président de la société d’escrime de Nîmes, plus vieux club sportif nîmois créé en 1883.
Pourquoi cet événement ici ? « On est venu vers nous, explique-t-il. La fédération internationale s’est d’abord rapprochée de la fédération française pour indiquer que c’était une aberration qu’aucune Coupe du monde de ce sport n'ait eu lieu en France depuis 2015. La fédération est venue vers nous, comme souvent ».
Sensibilisation à l'inclusion
Un budget de 450 000 euros est dédié à l’événement. Pour financer, l’organisation nîmoise s’appuie le soutien de la Ville, du Conseil départemental du Gard, de la région Occitanie, mais aussi de 26 partenaires privés. La compétition permettra aux clubs de dégager quelques profits, « important pour répondre aux frais réguliers du club », explique Fulcran Fezard.
Les supporters sont là eux aussi. 2 400 élèves des écoles primaires du département sont attendus sur deux jours. Depuis l’arrivée en début de la semaine, des athlètes participant à la compétition se rendent devant les classes pour parler de leur vie aux élèves.
« Le mot d’ordre, c’est l’inclusion. Ce n’est pas parce qu’on a un bras en moins, une jambe en moins, qu’on ne peut rien faire. On peut réussir une vie, ils sont fiers d’en parler, fiers qu’on les expose comme ça, dans leurs yeux ça brille. La plupart se disent plus heureux dans leur vie que s’ils avaient été validés ».