C’est la première fois qu’elle réalise le triplé. Lors des championnats de France de Handi Pong qui se tenaient à Limoges du 27 au 29 mai, Flora Vautier a terminé première dans trois catégories : double dame, double mixte et en simple. Championne de France quoi. De quoi réjouir l’Université de Nîmes.
« C’est bien, mais c’est que le début », prévient cette athlète qui n’en est pourtant pas à ces premières médailles. Que ce soit au niveau national, européen ou mondial, « chaque année j’en ramène », lance-t-elle, pas peu fière.
L’année dernière déjà, elle avait remporté deux médailles dans ces mêmes championnats, en double dames et mixte. Sa compétition en simple s’était soldée par une médaille d’argent. Sa revanche est prise. « 3-0 en finale, je suis assez contente », confie cette jeune femme de 18 ans, étudiante en STAPS à l’Université de Nîmes.
Le sourire malgré un accident à 10 ans
Grande passionnée de sport, Flora Vautier s’intéresse au « Ping », après son accident de voiture. « J’avais 10 ans. On se rendait avec ma famille à l’aéroport pour un mariage, se souvient-elle. Le véhicule a fait un aquaplaning et, en gros, ça m’a rendu paraplégique, j’ai perdu la mobilité de mes jambes ».
Son discours est extrêmement positif. « Je ne l’ai pas mal pris, le plus dur, ça a été d’arrêter la Gymnastique. Je me suis vite remobilisée, je me suis vite reconstruite dans ma nouvelle vie, car c’est comme si j’avais eu deux vies. Je n’ai jamais fait de dépression, j’ai vite rebondi », affirme-t-elle.
« Un ancien pongiste est venu vers moi au centre de rééducation, raconte-t-elle. Au début, je n’aimais pas du tout ! C’était plus un sport de camping pour moi ». Mais à force de suivre cet éducateur, elle appréhende les choses différemment. « J’ai découvert qu’il y avait beaucoup de défis, beaucoup d’adversité et de duel, j’ai beaucoup aimé et c’est pour ça que j’en fais tous les jours maintenant ».
Un quotidien sportif qui coûte cher
Deux fois par jour, pendant deux heures. Tel est le quotidien de l’athlète, licenciée à l’ASPC Nîmes Tennis de Table depuis son installation dans la ville gardoise il y a deux ans. Son objectif est double : participer aux jeux paralympiques de Paris, et aux championnats du monde de Los Angeles en 2028. Dans son viseur également, les championnats d’Europe en septembre pour lesquels elle espère être sélectionnée par l’équipe de France.
Pour atteindre ces objectifs, il lui faut des financements. « Les sélections aux Jeux paralympiques se font par exemple en fonction du classement mondial. Si jamais je ne fais pas de tournois internationaux, je perds des places au classement. Et s’inscrire à ces concours coûte cher. Environ 25 000 euros par an », chiffre-t-elle.
Aujourd’hui, elle est appuyée par quelques sponsors : EDF, la Région, CGI, Pongistic ou encore Acces matériel médical. « Mais ça ne suffit pas », dit-elle. Elle profite de ce portrait pour affirmer que sa porte à de nouveaux partenaires reste grande ouverte.
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