Trouver le bon partenaire, mythe ou réalité ? Ce mardi 21 mars, l’Université de Nîmes organisait une journée intitulée « C’est pas ça l’amour » pour sensibiliser les étudiants pour sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles dans les relations intimes.
« C’est quoi cette tenue ? On dirait une pute », lance un jeune homme à l’une des deux jeunes femmes discutant devant la cafétéria. L’échange se poursuit violemment. L’agresseur continue ses injures et jette un verre d’eau sur la victime. Autour, quelques étudiants tentent d’intervenir. Finalement, la jeune femme se résout, elle va changer sa tenue pleine d’eau.
« Couper ! » Le metteur en scène fondu dans la masse signale la fin de la pièce. Il explique aux témoins de la scène. « Il s’agissait de théâtre invisible, l’ancêtre de la caméra cachée ». Cette initiative financée par la Préfecture du Gard et l'Unîmes permet de sensibiliser les étudiants : les protagonistes sont des acteurs. Des psychologues sont là aussi, ils vont à la rencontre des étudiants choqués par cette scène.
« Le bon partenaire, mythe ou réalité ? »
Ce scénario est joué trois fois dans la journée. « Les acteurs deviennent acteurs. On observe si les gens interviennent ou non. Là où c’est rassurant, c’est qu’à chaque fois quelqu’un est intervenu », explique Sarah Le Vigouroux, référente égalité homme-femme pour l’Université de Nîmes, parmi les organisatrices de la journée.
Le programme est riche pour cette journée spéciale à l’Université. Sur les coups de 16 h 30, la place est au débat à travers un Café-sexo. Le thème ? « Le bon partenaire, mythe ou réalité ? ». Bonne question ! Les échanges vont bon train : évolution de la sexualité, la notion de masturbation, mais aussi la connaissance de soi.
« Au final, la base d’une bonne relation c’est une bonne connaissance de soi. Cela va amener quelque chose d’essentiel : la communication. Chaque nouvelle relation, c’est une nouvelle communication qui s’instaure, une nouvelle connaissance de l’autre, un nouvel apprentissage. La personne qu’on doit connaître c’est soi, pour pouvoir guider l’autre », analyse Géraldine Delot, sexologue à Toulouse pour l’association AISES qui anime l’atelier.
« Celui qui va nous permettre d’être »
Alors qu’est-ce que le ou la bonne partenaire ? La spécialiste donne une piste. « Finalement, le bon partenaire, c’est celui qui va nous permettre d’être : d’être en confiance, d’être à l’aise, d’être serein, d’être curieux, d’être tout simplement. Ce ne sont pas des caractéristiques qu’il a, mais une forme de potentialisation qu’il a de permettre de se sentir en toute liberté et non contraint ».
Ouvert à tous, cet atelier laisse ressortir des divergences générationnelles. Une participante affirme que le sexe était tabou à l’époque de sa jeunesse. « Mais, cela apportait une découverte de l’autre, notamment par les caresses. Aujourd’hui, nous sommes plus dans le sexe accompli ». Des propos qui font vivement réagir de jeunes participantes, très peu en phase avec les quelques décennies qui les séparent. Une époque où le sexe avant le mariage était socialement réprimé.
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