Dimanche 12 février, plus d'une trentaine de sapeurs-pompiers du Gard sont partis porter secours en Turquie, après le séisme qui a fait plus de 30 000 morts, et ravagé certaines zones du pays. Après avoir quitté Nîmes vendredi dernier, le lieutenant Colonel Jacques Pages est sur place à Adiyaman, il a suivi toute l'installation de l'hôpital de campagne...
"D’un village à l’autre, les dégâts sismiques sont très aléatoires". Engagé dans le cadre de l'ESCRIM (Élément de sécurité civile rapide d'intervention médicale), Jacques Pages partage au Réveil du Midi ses premières impressions depuis son arrivée en Turquie.
"Je suis parti vendredi, en mission de reconnaissance (...) prendre contact avec les autorités locales, trouver la place pour s’installer" rapporte le lieutenant-colonel accompagné de deux collègues : un médecin pompier dans le Gard, et un militaire de la sécurité civile.
37 sapeurs-pompiers du Gard sur place
Déploiement de l'hopital de campagne en Turquie © Sécurité civile
Le reste des sapeurs-pompiers du Gard a rejoint la zone dimanche 12 février. En moins de 48h00, l’hôpital de campagne a été entièrement monté. Il compte 90 effectifs : sapeurs-pompiers, infirmiers, médecins de Colmar et de Lozère et les 37 sapeurs-pompiers gardois.
Les conditions météo et de terrain n'ont pas simplifié la phase d'installation, à des températures atteignant jusqu’à -14 degrés.
© Sécurité civile
"Il a fallu aménager le terrain, d'abord pour transporter les 60 tonnes de matériel dans les 7 semi-remorques depuis l'aéroport, puis pour installer les 1 200 mètres carrés de tente."
"Moins de 30h00 après notre arrivée, on commençait les opérations"
Depuis mardi midi, l’hôpital est sur pied, et environ 110-120 patients ont pu être accueillis... On retrouve dans cet hôpital de campagne tous les services habituels : accueil d’urgence, service de tri (évaluation de la santé du patient pour rediriger vers le service adéquat), service de soins, service d’hospitalisation pour garder les victimes en surveillance.
Service de soins de l'hopital © Sécurité civile
Ce n'est pas tout : Pharmacie avec laboratoire, une salle de radiologie et d’échographie, service de réanimation, un service de maternité, deux blocs opératoires... "Le plus coûteux aura été le déplacement du matériel en avion, offert par la société de transports maritimes GMA CGM."
« Tous les jours on a plus de patients que la veille »
Accueil des patients © Sécurité civile
Beaucoup de familles, de personnes accompagnées arrivent des hôpitaux des environs qui ne sont plus opérationnels, "certains arrivent par leur propres moyens, d’autres par ambulance" note le lieutenant colonel Jacques Pages.
Tous les secteurs indiqués par les représentants des ambassades et le ministre des Affaires étrangères ont été explorés (secteur de Golbachi, Aniama). La Turquie possède une infrastructure de santé importante, mais les hôpitaux ont souffert, "certains sont debout mais ne sont plus opérationnels", d'autres le sont toujours en dehors de la zone touchée par le séisme.
Sapeurs-pompiers du Gard engagés dans le cadre de l'ESCRIM © Sécurité civile
La mission des sapeurs-pompiers du Gard est prévue pour un mois, "mais cela peut encore évoluer, et dépendra des besoins transmis par les autorités", explique Jacques Pages. A 57 ans, pour le lieutenant-colonel nîmois devenu pompier volontaire à l'âge de 17 ans, l'engagement reste inchangé : "Même si les conditions de vie sont spartiates, on a choisi d’être là".