Sur la plus importante base aérienne de la Sécurité Civile (Nîmes-Garons) la flotte anti-incendie est quasi-prête... En opération maintenance pendant la période d'hiver, les deux derniers appareils rejoindront le parc aérien d'ici le mois de juin. Ce mardi, la presse a eu droit à une visite privilégiée du site, où étaient exposés les modèles destinés à intervenir cet été en cas de feu.
12 canadairs, 29 hélicoptères, 07 dash, 03 beech... "L'ensemble de la flotte sera disponible avant la saison, répartie sur les départements selon le niveau de risque", a assuré ce mardi Adeline Savy, cheffe des moyens aériens depuis 2020 (rattachée au ministère de l'Intérieur). L'an dernier, la flotte affichait un taux de 90% d'appareils disponibles, et heureusement... Des années comme 1989 ou 2022, "il y en a eu 10 autres, et on s'en souvient" disait hier le directeur de la Sécurité Civile. L'été dernier a atteint des niveaux records, observable sur le temps d'intervention, et la quantité de largages effectués par les bombardiers type canadairs ou Dash (8 600 largages en France).
Les 4 modèles d'appareils aériens libérés pour la "saison feu"
Le canadair, "un bateau avec des ailes"
Canadair, base aérienne de Sécurité Civile, Garons © GOT
Le plus connu, le Canadair CL-415, ou le "pélican" est un avion bombardier d'eau, spécialisé dans les interventions sur les incendies. Il intervient sur les feux naissants, opérant des largages de retardants (poudre de couleur rouge capable de ralentir voire de stopper la progression du feu).
En cas de vent, les largages peuvent se déporter plus loin et n'être d'aucune efficacité. Pour les largages en eau, le canadair peut-être tracté par un bateau, avec cette fonctionnalité, il est souvent présenté comme "un bateau avec des ailes" (=ses ballonnets empêchent ses ailes de tomber à l'eau).
Ses deux portes hydrauliques lui permettent d'écoper (se charger en eau) jusqu'à 6 tonnes, en 12 secondes © GOT
Le Dash, le multi-rôle
Modèle Dash © GOT
Fabriqué par le constructeur canadien Bombardier Aéronautique, le modèle Dash, reconverti en bombardier, est prêt à inonder les flammes avec la saison estivale qui approche à pas de géant. Double casquette : il a non seulement la capacité d'intervenir en version bombardier (chargé en eau pour la saison), mais peut aussi transporter jusqu'à 10 tonnes de retardants en soute.
© GOT
Son aspect polyvalent a servi à intervenir notamment dans le cadre de l'Escrim (transports des sapeurs-pompiers et matériel de soins en Turquie). Pour les largages, les Dash ou les canadairs - très complémentaires - doivent écoper en mer ou sur des lacs, se recharger en eau.
L'hélicoptère, le "dragon"
Plus petit, plus maniable, l'hélicoptère H145 Airbus participe aux missions de feux de forêts, pour la simple raison qu'il présente l'avantage de pouvoir s'approcher plus facilement d'un feu (sa durée de vie est estimée à 30 ans). Son action première est le secours à personne (16 000 secourus en un an).
Bénéficiant d'une bonne visibilité dans les airs, l'hélicoptère répond à la question "Où est-ce que vous devez concentrer les moyens ?". Il est donc présent sur toute la période de feu, en renfort ou en assistance. Il peut être sollicité pour voler en mission de reconnaissance, pour transporter les sapeurs-pompiers à déployer en zone difficile d'accès, ou encore en mission d'extraction de pompiers blessés... Petit mais peut beaucoup !
"Conçu pour y accueillir 3 personnes et un blessé couché, l'hélicoptère peut transporter tout le matériel d'extinction du feu... "Même s'il faut amener 10 pompiers, on peut les amener", Christophe Solly, chef de secteur Dragon, le garantit.
Le beech, le "bingale" ou sage observateur
Présentation du modèle Beech © GOT
Ce "petit" avion est en quelque sorte le coordinateur des moyens, chargé de faire la liaison et d'observer la zone. Sa mission est de fluidifier les interventions, l'appareil aérien vient en aide aux sapeurs-pompiers dans leur prise de décisions, comme l'hélicoptère, il oriente la concentration des moyens de lutte.
La phrase de fin : "Il vaut mieux avoir une présence aérienne immédiate, pour une intervention lourde dès l'arrivée des sapeurs-pompiers". Avec pour objectif d'intervenir en moins de 10 minutes, la Sécurité Civile se prépare à un nouvel été record (au vue des conditions climatiques et de la sécheresse qui sévit...)