Pour l’Union intersyndicale, la réforme de la retraite c’est non. La CGT départementale indique que 20 000 personnes ont manifesté à Nîmes ce jeudi 19 janvier tandis que la police avance 9 000 manifestants. Le Réveil du Midi est allé à la rencontre des opposants de cette nouvelle réforme des retraites.
L’avenue Jean Jaurès était bondée de monde. Les manifestants défilent par groupe syndical auquel ils sont rattachés. Tous étaient présents : CGT en tête, Force ouvrière, mais aussi la CFDT et bien d’autres syndicats de professions. Le cortège à Nîmes partait du bas de l’avenue Jean Jaurès jusqu’à la préfecture du Gard.
Masque sur la tête, il se fait appeler Spartacus. « Vous regarderez qui c’est sur internet », lance-t-il. Aujourd’hui, il milite non pas pour déclarer la guerre à la République romaine avec ses amis gaulois, mais presque… « Il y a trop de chômage chez les jeunes. Il faudrait un passage du savoir-faire dans tous les domaines de ce pays ».
Selon lui, cette réforme des retraites est un simple allongement de la durée de travail pour des raisons économiques et non humanistes.
« Aujourd’hui, c’est 64 ans, demain c’est 66 »
Face aux Arènes, devant la statue de Nimeno II, Jean-Pierre prend la pose avec le drapeau de la CGT. Il est présent aujourd’hui pour empêcher cette réforme du gouvernement prévoyant un départ à la retraite à 64 ans. « Je n’appelle pas ça une réforme. Ils font une bidouille pour tenir quelques années et dans quelques années il va falloir en faire une autre. Aujourd’hui c’est 64 ans, demain c’est 66 et on ne s’arrête plus ».
« Nous avons déjà eu 8 réformes des retraites ces dernières années », avance Bruno Rivier. Le secrétaire départemental de la CGT dans le Gard était dans les rangs des manifestatants. Il y a deux raisons pour lesquelles il est là aujourd’hui : « stopper la réforme des retraites et rétablir la retraite à 60 ans », indique-t-il au nom de son syndicat.
« Ils veulent cette réforme pour pouvoir financer à nouveau des exonérations de cotisations sociales pour les entreprises et des aides fiscales. On le fait payer aux salariés de ce pays. On veut les faire travailler deux ans de plus pour gagner moins d’argent et pour encore aider les ultra-riches ».
« Prendre aux retraités pour les grandes firmes »
Marlène et Sarah, scolarisées au Lycée Philippe Lamour partagent ce point de vue. Selon Marlène, cette réforme voulue par le gouvernement est faite pour prendre l’argent des retraités et le redistribuer à de grandes firmes. « Je trouve ça déplorable », dit-elle.
De toute façon, « c’est pitoyable d’arriver à 64 ans en travaillant. C’est trop pour la classe ouvrière de travailler jusqu’à cet âge-là. Il faut laisser du temps pour vivre ».
« La retraite, ça va être très compliqué »
Les journalistes ne faisaient que couvrir la manifestation ce jeudi. Cathy Rocher, drapeau du syndicat national des journalistes (SNJ) à la main, manifeste elle aussi. « La retraite, ça nous concerne. Dans notre métier, beaucoup de jeunes entrent sur le marché du travail très tard de façon très précaire, avec des conditions de travail limites. Pour eux, la retraite va être très compliquée », dit-elle.
Micro tendu sur elle, Cathy en profite pour alerter sur la situation du journalisme en France alors que son entreprise nîmoise prévoit un plan de licenciement important. « On se bat pour notre emploi et pour notre métier. Notre crainte c’est de ne plus pouvoir faire ce métier. Nous avons un rôle important pour la démocratie ».
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