Seulement 4 femmes pilotes en 60 ans d’existence. Le groupement de moyens aériens de la sécurité civile célébrait cet anniversaire ce vendredi 8 décembre, en présence du préfet. Le groupement qui a embauché sa première femme pilote en 2009 affirme que les candidatures manquent à l’appel pour ce métier encore très stéréotypé.
« Ça surprend toujours », quand de nouveaux amis apprennent son métier. Selon elle, les personnes qui exercent le métier de pilote d’avion sont rares, « mais en tant que femme, ça surprend énormément ». C’est bien ce métier que Camille Flottes, ancienne gymnaste de haut niveau, exerce au sein de la sécurité civile depuis 2022.
Elle n’est pas la seule femme à faire planer les avions de la base. Estelle Bonneval fait également partie depuis 2021 du groupement des moyens aériens de la base de la sécurité civile à Garons. « J’entends encore des gens me dire aujourd’hui, “Ah bon, une femme ça peut être pilote !” », fait remarquer cette ancienne ingénieure en gestion de projet qui a repris ses études alors dans sa trentaine, à Toronto.
La première femme pilote en 2009
Elles sont les troisième et quatrième femmes pilotes de l’histoire du groupement. En 2009, Kathy Arazo et Jane Planchon intègrent en même temps l’équipe de pilotes des Canadairs. Elles ont quitté l’institution quelques années après, volant vers d’autres horizons. C’était à l’époque, celle où la base se trouvait encore à Marignane, jusqu’à son déménagement à Nîmes-Garons en 2017.
La cérémonie de ce vendredi est protocolaire, en présence du préfet. En 1963, les deux premiers avions amphibies sont assignés à la Sécurité civile pour participer depuis les airs à la lutte contre les incendies. Aujourd’hui, la flotte compte 23 avions : 12 Canadairs, 8 Dashes et 3 Beechcraft.
Parmi les décorés du jour : les pilotes. Deux femmes se distinguent du groupe opaque d’hommes sous les honneurs. Sur 90 pilotes, le groupement aérien de la Sécurité civile compte 2 femmes exerçant ce même métier. L’une d’entre elles le confie : « Ça fait partie des métiers qui étaient réservés aux hommes, avec le temps ça se démocratise », dit Camille Flottes.
«Pas de politique»
La Sécurité civile explique ce ratio par les candidatures. « Par exemple, lors du dernier recrutement il y avait une femme sur une vingtaine de candidats », affirme Pierre Chicha, chef du secteur Canadair depuis 2018 jusqu’à mars 2023. Un ratio comparable à celui avancé par une étude réalisée par l’université du Nebraska à Omaha : moins de 6 % des pilotes des principales compagnies aériennes mondiales sont des femmes.
Favoriser les femmes ? Pas question pour cet ancien chef de secteur. « Nous ne faisons pas de politique, vraiment on recrute les gens selon leurs prérequis, leurs compétences. Nous ne prendrons pas une femme parce que c’est une femme », explique-t-il. De nombreux pilotes issus de l’armée de l’air, des salaires moindres que les pilotes de ligne sont d’autres explications probables creusant le phénomène.