Cette année, la Feria des Vendanges de Nîmes a rassemblé de nouveau des milliers de participants… Venus pour la fête, mais pas seulement. Ce samedi 17 septembre, pour les deux camps traditionnellement opposés, anti et pro-corrida, l’humeur était à la manifestation.
Un contexte tendu quelques jours après le dépôt du projet de loi visant à interdire la corrida en France, porté avec détermination par le député Nupes, Aymeric Caron. L’un après l’autre, quasi simultanément les deux mouvements ont fait entendre leur voix aux abords des Arènes.
15h30, sur l’Esplanade Charles-de-Gaule, les clubs taurins de Nîmes et du Gard se sont réunis. L’appel au rassemblement lancé en début de semaine a bien été entendu. Ils étaient presque un millier au rendez-vous, pour la défense et le maintien des traditions taurines.
Rassemblement lancé par la coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard, ce samedi 17 septembre © Gaëlle Ohan-Tchélébian
Les élus Gardois fermement opposés à l'abolition
Si les uns ont eu droit à un auditoire sur la place de l’Esplanade près de la statue du Toro, les autres, à peine une centaine, - anti corridas - étaient maintenus derrière les barrières de sécurité, encerclés de CRS les empêchant d’accéder aux Arènes, et de « perturber » le bon déroulement de la corrida.
Et pour cause, à l’heure où une partie des Nîmois s’empressent de rejoindre l'amphithéâtre, les slogans inscrits sur les pancartes et les banderoles parlaient d’eux-mêmes, « assassins ! », « torture », « barbares ». Le moment n’aurait pu être plus opportun pour faire passer le message.
Manifestation anti-corrida ce samedi 17 septembre, aux abords des Arènes de Nîmes © Marie-Christine Dejax
Les élus nîmois, à commencer par le maire Jean-Paul Fournier, ainsi que le président de l'agglo Franck Proust ne cessent de réaffirmer leur opposition à l’abolition de la corrida. Le sénateur du Gard Laurent Burgoa non plus, n’a pas hésité à déclarer à propos d'Aymeric Caron : « qu’il s’occupe des rats sur la ville de Paris, et qu’il nous laisse nos taureaux dans le sud de la France… ».
Cette proposition de loi soulève malgré tout la question de la maltraitance animale. Les défenseurs des traditions locales cherchent quant à eux, à la justifier par tous les moyens. Or, l’article 521-1 du Code pénal ne punit pas la maltraitance animale « lorsqu’une tradition locale interrompue peut être invoquée ». A ce sujet, l’ancien chroniqueur considère que la corrida n’est pas une tradition française, mais espagnole, importée sous Napoleon III.
Affaire à suivre...