En danger dans leur pays, ils viennent en France trouver refuge. Ces détenteurs du droit d’asile doivent passer par le programme AGIR, élaboré par l’État, appliqué dans le Gard par l'association Entraide Pierre Valdo. L’objectif? Une intégration à la société française par le travail.
Certains sont surpris de la présence de journalistes. Ce mercredi matin à la Maison de l’agriculture, une dizaine de réfugiés sont là pour espérer trouver un travail ou une formation professionnalisante. Pour cela, ils se livrent à plusieurs entretiens en tête à tête. Des représentants de la Chambre de métiers et de l’artisanat, de Purple Campus, de la Chambre d’agriculture ou de Synergie les accueillent à leur table.
«Je suis là parce que j’ai été sensibilisé par la cause que défend AGIR. Je trouve que c’est important d’accompagner par l’insertion professionnelle les réfugiés qui sont là sur le territoire et qui ont du mal à trouver un travail, un logement», explique Marouchka Denijs, responsable des agences de Nîmes et Alès de l’entreprise de recrutement Synergie.
«Dans un monde idéal»
La barrière de la langue constitue le principal obstacle de ces nouveaux résidents du sol français. Quels postes pour eux?« Beaucoup de métiers dans la logistique, notamment préparateur de commande, avec beaucoup d’évolution possible : cariste ou responsable», explique Marouchka. Agent de fabrication ou opérateur de production sont également des métiers qui embauchent, selon elle.
«Dans un monde idéal, on essaie de faire coïncider les besoins éventuels aux formations d’origine et nos besoin à nous», dit la sous-préfète Chloé Demeulenaere, venue pour l’occasion de cette présentation du programme AGIR, lors de cette semaine nationale dédiée à l’intégration.
Administration, logement, travail... Trois cibles pour l'intégration
Déployé en décembre dernier, AGIR (Accompagnement global et individualisé des réfugiés) est un programme d’accompagnement global et individualisé des réfugiés vers l’emploi et le logement. Il consiste en un guichet unique départemental de l’intégration des réfugiés visant à assurer un parcours d’intégration sans rupture aux réfugiés.
Dans le Gard, l’association Entraide Pierre Valdo a remporté le marché public. Déborah Travaux, chef de service pour ce programme, explique le concept. «Nous agissons sur trois volets. L’administratif, donc l’ouverture et le maintien des droits des personnes, l'accès au logement, et le volet insertion professionnel», explique-t-elle.
Des couacs fréquents
Elle détaille. «On va faire un diagnostic sur la situation sociale, sur la situation professionnelle, sur la situation en termes de logement, on va tout estimer et avec nos partenaires on va mettre en place une stratégie pour leur trouver ce dont ils ont besoin», détaille-t-elle.
Le processus d’intégration des réfugiés n’est pas un long fleuve tranquille. L’association Entraide Pierre Valdo est responsable de faire passer aux nouveaux arrivants les récépissés de droits de séjour provisoire de trois mois, accordés par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPA).
Quelques couacs existent : les documents n’arrivent parfois pas avant l’expiration du dernier récépissé. « Dans ce cas, il faut recommencer toute la procédure au niveau administratif », explique-t-elle. Cette latence de réponse cause du stress et peut compliquer les relations du réfugié avec son employeur. Déborah Travaux estime à une quinzaine de cas sur environ 150 réfugiés accompagnés depuis 10 mois.
À lire sur le même thème :
Les chiffres de l’accueil des Ukrainiens dans le Gard