Petites ondes de choc… prémices amoureux ? Non, c’est le nouveau traitement à l’étude pour remédier aux troubles érectiles, la TOCEFI (thérapie par ondes de choc extracorporelles à faible Intensité) qui provoquerait une restructuration vasculaire salvatrice des egos masculins.
«Une révolution si ça marche» explique le Pr Stéphane Droupy, urologue et andrologue du CHU de Nîmes et coordinateur de l'étude nationale*. 158 patients dans 5 centres testeront le protocole d’amélioration de la capacité érectile du pénis de façon prolongée. C'est tout l'enjeu, une alternative aux traitements pharmacologiques temporaires, soit une guérison.
Troubles érectiles
Un quinquagénaire sur deux serait concerné par ces pannes, ces «incapacités permanentes ou transitoires depuis plus de 3 mois» qui affectent «le pénis, éponge vasculaire». Sont évacués du protocole de l’étude les problèmes d’origine psychologique ou l'impuissance totale, «ils peuvent être pris en charge par ailleurs mais notre objectif est identifié». Le profil idéal : «sexagénaire avec un peu d’hypertension, un peu de cholestérol, qui aime manger, qui a un peu grossi et qui fume ou a fumé» et se retrouve avec des érections «un peu moins bonnes, voire pas du tout ou irrégulières». Viagra et autre béquilles des ardeurs, basées sur des inhibateurs de la phosphodiètérase de type 5 (PDE5), fonctionnent, il s’en vend 600 000 cachets sur ordonnance chaque mois en France, mais pour un effet temporaire. L’innocuité d’un traitement par onde de choc serait «une révolution».
L’étude
«Il était une fois» un urologue israëlien, Yoram Vardi, qui a tenté en aveugle une expérience sur une soixantaine de patients et «ça a marché avec des effets quasi miraculeux », magie de la science mais «prometteuse» pressent le Pr Droupy au vu des résultats sur les escarres et ulcères de la technologie. Des résultats qui méritaient une vraie étude qui durera près d'un an et demi, financée à hauteur de 400 000€ par la DGOS (Direction générale de l’offre de soin), ce qui laisse présager aussi une réponse aux questions de prise en charge en cas de succès.
Technicité et marché
Techniquement, il s’agit de restructuration des tissus par la TOCEFI qui pourrait être déclenchée par la libération de substances chimiques (monoxyde d’azote) et de facteurs de croissance (VEGF). Un marché, même si EDAP, seul fabricant français de cette technologie au départ dédiée au traitement des calculs, ne s'y est pas attaché. Pour participer à l'étude, contacter le
Pr Droupy :
(*) Participants : Pr Droupy, CHU de Nîmes, Pr Giuliano, AP-HP - Hôpital Raymond-Poincaré, Dr Faix, Clinique Beausoleil, Dr Ferretti, CHU de Bordeaux, Dr Morel-Journel, CHU de Lyon - Centre Hospitalier Lyon Sud