L’ancien handballeur professionnel de l’Usam est aujourd’hui le patron d’une agence de publicité. Il a écrit et produit un documentaire sur la dépression des sportifs de haut niveau. Il est diffusé sur Amazon prime et sera présenté ce jeudi 19 octobre à l’Atria.
Les sportifs de haut niveau, leur métier passion, des revenus confortables, des stars médiatiques pour certains. La belle vie quoi. Mais ces hommes et ces femmes ont aussi leurs failles. Elles sont l’objet d’un documentaire, "Strong, aussi fort que fragile" qui a été coécrit et produit par le Nîmois Sylvain Ventre.
Depuis le 10 octobre, il est visible sur la plateforme Amazon prime. Il sera projeté ce jeudi 19 octobre à 19 h dans l’auditorium de l’Atria et sera suivi d’un débat. Les bénéfices de cette soirée seront reversés à l’association gardoise Impulsions. Elle a été créée par Armelle Ratat et Laure Desmurget, deux psychologues, afin de proposer un accompagnement aux sportifs de haut niveau.
Confronté lui-même à la dépression à la fin de sa carrière
Dans une première vie, Sylvain Ventre était handballeur, à l’Usam, le club d’une vie. Avec le maillot vert comme seconde peau, la sienne a duré une vingtaine d’années, jusqu’en 2009. L’heure de la retraite pour les sportifs de haut niveau sonne parfois comme une petite mort. A l’heure de passer à autre chose, Sylvain Ventre a eu du mal à faire le deuil : « Je suis passé par une grosse phase de dépression. J’ai vécu cette retraite sportive comme un ouragan. J’ai pris le temps de me soigner en consultant des psys. »
Après avoir été cadre territorial à Perpignan et suivi une formation à l’Essec, une école de commerce à Paris, il a été agent marketing pour le groupe Lagardère, suivant des sportifs de haut niveau comme Laura Flessel, Gaël Monfils. Il y a dix ans, avec un associé, il a créé Willie Beamen, une agence de publicité qui intervient auprès de grandes marques qui se servent du sport comme vecteur de communication. « Dans le cadre de mon activité, explique-t-il, je réalise des formats de communication ultra courts pour ces marques. Là, j’ai eu envie d’écrire quelque chose qui me ressemble. »
Camille Lacour, Perrine Lafont, Valentin Portes face à la caméra
Il y a trois ans, la thématique s’est imposée comme une évidence. Sa connaissance du sujet traité et son passé de sportif de haut niveau ont été des arguments de poids pour convaincre des sportifs de haut niveau de témoigner. Il admet : « Le sujet de la dépression est tabou, plus encore chez les sportifs qui sont tellement exigeants qu’ils n’acceptent pas toujours cette réalité. Être un des leurs m’a forcément aidé à ouvrir des portes. »
Dans ce documentaire de près d’une heure et demie, le nageur Camille Lacour, le surfeur Jérémy Flores, la skieuse acrobatique Perrine Lafont, l’escrimeuse Ysaora Thibus et le handballeur Valentin Portes font face à la caméra. Le dernier nommé fera ce jeudi le déplacement de Montpellier. « Lorsque je leur ai proposé le documentaire, dit encore Sylvain Ventre, je leur ai laissé la possibilité d’avoir un regard sur leurs témoignages. Il était important pour moi de leur laisser ce garde-fou. Ceux qui l’ont alors vu n’ont pas jugé utile d’enlever le moindre passage. »
Une avant-première a eu lieu à Paris. Cette projection à Nîmes est l’occasion pour Sylvain Ventre de présenter le documentaire à ses parents, qui habitent Caveirac, mais aussi de donner un coup de pouce, donc, à une association qui accompagne psychologiquement les sportifs. « La dépression touche tout le monde, quelle que soit la profession », dit Sylvain Ventre qui conclut : « Il faut voir ce documentaire comme un message positif. Les sportifs qui témoignent ont tous surmonté ce cap et sont revenus transformés et plus forts encore. »
Frédéric Prades
Strong, aussi fort que fragile, ce jeudi à 19 h dans l’auditorium de l’Atria, projection et débat. Entrée 8 € au bénéfice de l’association Impulsions.