La question ne peut être évacuée d’un revers de main. A Salindres et dans les environs, tout le monde en parle. Certains, salariés à l’Usine, élus, estiment que c’est beaucoup de bruit pour rien si ce n’est pour jeter l’opprobre sur la ville.
Selon eux, régulièrement, les écolos et les médias en mal de sensations en rajoutent. Salindres s’est construite autour de l’Usine, avec ses quartiers, dédiés aux ingénieurs, aux ouvriers avec les fameuses maisons moulées. 450 salariés, ça compte dans la balance, s’ajoutent les répercussions économiques, importantes. L’Usine a changé plusieurs fois de nom et de production.
Salindres se trouvait proche des mines cévenoles, du charbon donc, avec une ressource en calcaire, de la pyrite, et du sel de Camargue, pour produire de la soude caustique et de l’acide sulfurique. La soude caustique et la bauxite de Provence permettent de fabriquer de l’aluminium à partir de 1860. L’Usine de Salindres sera la seule au monde à produire de l’aluminium jusqu’en 1890. Dès le début, les paysans viennent se plaindre, l’eau de l’Avène fait mourir le bétail et les cultures. On leur conseille de ne plus utiliser l’eau de cette rivière qui passe à côté de l’Usine.
Aujourd’hui, l’Usine héberge trois sociétés. Axens qui produit des catalyseurs, GIE assure l’exploitation des services communs, et Solvay, l’incriminée, qui travaille pour l’industrie électronique, pharmaceutique et phytosanitaire.
Solvay indique son intention de filtrer ses rejets grâce à une technologie coûteuse. L’osmose inverse serait installée et appliquée d’ici 2027 ! Ceci pour répondre aux exigences européennes. Les polluants impliqués dans l’étude de Génération Future sont si petits que l’on ne peut les filtrer avec la méthode ordinaire.
Depuis 1860, les rejets se sont cumulés, percolent pour s’infiltrer dans les sols et les eaux.
Le Midi Libre a fait sa une, vendredi, avec un homme, travaillant dans les alentours de Salindres et victime d’un cancer au cerveau. Il aimerait savoir si son environnement serait responsable de son malheur. Selon une étude de Santé publique France, 9 cas de tumeurs malignes et rares du cerveau, des glioblastomes, ont été recensés de 2006 à 2015. Le taux d’incidence de ce cancer reste 3 fois plus élevé que la moyenne nationale.
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