Dans notre monde, nous détruisons tout ce que nous estimons nuisibles.
Un groupe de chasseurs devisaient devant un barbecue, quelques saucisses et une bouteille de vin. La chasse du matin les a satisfaits, ils ont tué trois renards. Des nuisibles, se justifient-ils. Certes les renards détruisent les couvées de faisans, de perdreaux, de lièvres, et s'ils trouvent le moyen d'entrer dans un poulailler, le carnage est assuré.
Les paysans savent ce qu'ils doivent aux renards et autres prédateurs comme la buse, la chouette ou le faucon, ils consomment un grand nombre de souris, de mulots, de taupes, bestioles qui ravagent les champs. Une luzerne envahie par les rats taupiers ne peut plus être fauchée, les monticules de terre empêchent le fauchage et détériorent les faucheuses.
Les renards se régulent en fonction de leur territoire. Plus ils sont tués, plus ils font des petits. Comme les humains après une guerre.
Tout est une question d'équilibre.
Rien ne change plus vite dans notre monde connecté que les sensibilités collectives et politiques.
L'économique limite la marge de ce qui peut être fait ou non en faveur de la terre. Le choix, d'un nombre toujours plus important de consommateurs pour le vin bio, justifie l'arrêt des intrants phytosanitaires dans les vignes. L'herbe ainsi préservée, la terre non polluée et aérée, profitent aux insectes, donc aux oiseaux qui recommencent à chanter dans les campagnes. Ils chantent, et certains comme les hirondelles ou les chauves-souris, engloutissent un nombre incroyable de moustiques et autres insectes empêcheurs de dîner dehors les soirs d'été.
Dans l'usage de la terre, on est ce que l'on pense. Si certains pouvaient se retenir de jeter dans la campagne leurs déchets de toutes sortes, et d'autres de tuer les renards, l'année nouvelle serait positive.
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