L'insuffisance de précipitations substantielles a des conséquences durables sur les niveaux des rivières et des nappes phréatiques. Lors de la réunion du Comité de la ressource en eau (CRE) le mercredi 13 septembre, les participants ont souligné une situation très inquiétante dans la plupart des bassins du Gard.
Les rivières secondaires sont largement asséchées, les rivières principales affichent des débits extrêmement bas et les niveaux de certaines nappes associées à la Cèze, aux deux Gardons et au Vidourle atteignent des niveaux sans précédent. Plusieurs stations et piézomètres dépassent les records établis parfois il y a plus de 20 ans.
Par conséquent, ces niveaux sont suffisamment alarmants pour justifier une augmentation de certaines restrictions d'utilisation. C'est pourquoi Jérôme Bonet, préfet du Gard, a décidé de nouvelles mesures restrictives.
Actuellement, 7 sous-bassins sur 11 sont soumis aux restrictions les plus sévères. Cette situation est exceptionnelle pour la mi-septembre.
L'espoir d'une amélioration repose sur des précipitations substantielles et généralisées, mais les prévisions à ce sujet demeurent incertaines.
Les seuils de restriction dans le Gard
La situation est donc la suivante :
Zones en situation de crise :
Arre, Hérault, Vidourle, Cèze amont et aval, Gardon amont et Gardon aval
Zones en situation d’alerte renforcée : Ardèche
Zone en situation d’alerte : Dourbie, Costières-Vistrenque
Zones en situation de vigilance : Rhône et Camargue gardoise
Les dispositions en vigueur sont énoncées dans l'arrêté cadre sur la sécheresse signé par la préfète du Gard le 24 mai 2023.
En cas de situation de vigilance, il est requis que chacun adopte un comportement écoresponsable en faisant un usage modéré de l'eau. L'objectif est de conserver la ressource pour les semaines à venir et retarder l'application de mesures plus contraignantes.
Lorsque l'alerte est déclarée, le remplissage des piscines privées, le lavage des voitures à domicile et le fonctionnement des fontaines sont proscrits. L'irrigation agricole, l'arrosage des terrains de sport, l'arrosage domestique (pelouses, jardins d'agrément) et des jardins potagers sont interdits entre 10h00 et 18h00, à l'exception des systèmes d'irrigation économes en eau tels que le goutte-à-goutte, qui restent autorisés pour l'agriculture. L'objectif est de réduire d'un tiers les prélèvements pour les usages non essentiels.
En cas d'alerte renforcée, les restrictions supplémentaires portent sur les horaires d'arrosage (de 8h00 à 20h00 et une nuit sur deux) et l'interdiction d'arroser les pelouses non accessibles au public. L'objectif est de réduire de moitié les prélèvements pour les usages non prioritaires.
En situation de crise, seuls les usages essentiels de l'eau sont autorisés, tels que l'alimentation en eau potable des populations, la survie des espèces aquatiques, l'abreuvement des animaux, la sécurité civile et la salubrité publique. Des demandes de dérogation encadrées sont envisageables, en particulier pour l'irrigation agricole.
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