Le 14 février 1989, la BBC appelle Salman Rushdie pour lui dire que l'ayatollah Khomeiny l'avait condamné à mort par la publication d'une fatwa. Ainsi, les 10 coups de poignards qu'il vient de recevoir lors d'une conférence aux États-Unis sur la liberté, confirment que le fanatisme menace jour et nuit notre droit de penser librement.
Sir Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay, a vécu dès l'âge de 14 ans en Grande-Bretagne. Il vit aux Etats-Unis et possède la nationalité américaine. Ce 12 août 2022, un jeune homme de 24 ans, Hadi Matar, vient de le poignarder de 10 coups de couteau. Hospitalisé d'urgence, bénéficiant de soins intensifs, l'auteur des versets sataniques et de Joseph Aton, semble avoir échappé au pire.
Dans un chapitre de son autobiographie (Une cargaison de fumier), publié en 2012, Salman Rushdie, vivant sous protection, dans la clandestinité physiquement et civilement, dans un moment d'immense désespoir arrive à se dire : " Mort, peut-être aurait-il droit au respect dû à un martyr de liberté d'expression. Vivant, il n'était qu'un casse-pieds ennuyeux et décidément encombrant".
L'écrivain est peut-être un "mort en sursis" mais rien ne doit être cédé aux ennemis de la liberté. C'est la raison pour laquelle, les libertés fondamentales sont inscrites aux frontons de nos monuments publiques, en préambule de notre Constitution et que nous sommes au pays de l'article 10 de la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
"C'est la liberté que nous voulons", disait le député du tiers état, Rabaud Saint-Etienne.
Mille fois oui. La liberté !