Les chiffres de harcèlement ne baissent pas... En France, 1 enfant sur 10 est victime de harcèlement scolaire. Depuis 2 ans l'Institut Emmanuel d'Alzon à Nîmes développe avec l'ONG Campus Watch, un projet de réaménagement de l'espace récréation. Objectif : favoriser un climat positif dans les écoles... La nouvelle cour de l'école primaire a été inaugurée ce mardi, heure de sortie !
Nouvelles couleurs, nouvelles zones, nouvelles activités... L'espace de la cour a été agencé suivant un modèle tout à fait novateur. Hier matin, les médiateurs de l'Organisation Non Gouvernementale (=ONG) Campus Watch étaient sur place pour effectuer les derniers changements.
Yvan Lachaud, directeur de l'établissement d'Alzon a remercié les parents pour "leur confiance", tous au premier rang ce mercredi pour le dévoilement du nouvel espace de récré'.
Le coupage de ruban a été laissé aux plus jeunes... © Gaëlle Ohan-Tchélébian
Désormais, un enfant isolé ici sera repéré plus facilement.
5 quartiers, 5 couleurs, fini la peur !
Dans la nouvelle cour de l'école primaire d'Alzon, 5 zones ont été agencées par un code couleur © Gaëlle Ohan-Tchélébian
Le quartier dit "calme" se situe accolé au quartier "artistique" (lire, se poser, dessiner...). A l'autre extrémité de la cour, on rejoint le quartier "sportif", voisin du quartier "ludique" (jouer aux billes, toupies, courir ou crier...!). Des zones délimitées mais "sans cloisonnement ni barrières", les différents secteurs communiquent entre eux.
La partie "artistique" déjà bien entamée...! © G.O
Objectif : circuler sans se gêner, sans mettre de côté... Ces zones ont été imaginées à partir d'études sonores menées en coopération avec Campus Watch. Fondée à Montpellier, par Jacky Pamart (président), l'ONG a reçu le statut consultatif spécial des Nations-Unies pour ses méthodes de lutte contre les violences et le harcèlement à l'école.
"En moyenne cela réduit de 62% le nombre d’atteintes au bien des personnes", défend Rayan Bouhsina, ancien élève de la prépa d'Alzon et membre de l'ONG depuis 2 ans.
"Si l'on ne parvient pas à faire baisser les chiffres de harcèlement, on peut réduire les délais de prise en charge" (R.B) © Gaëlle Ohan-Tchélébian
Dans cette logique, l'ONG forme des élèves "médiateurs", en première ligne face au harcèlement scolaire.
Le banc des médiateurs : aux écoliers de s'écouter !
Le banc des médiateurs, imaginé par Campus Watch © Gaëlle Ohan-Tchélébian
Sur volontariat, une vingtaine d'élèves ont été formés par les membres de Campus Watch. "On forme les élèves à écouter les problèmes des autres (...) quand les enfants sont en situation de difficulté dans la cour souvent certains n’osent pas aller voir les adultes".
Définition du harcèlement, sensibilisation à la violence, moyen de repérage... "Comment prévenir, comment réagir, on est là pour les aider et les corriger si besoin." Le nouveau "banc des médiateurs" est un refuge : "on désigne des élèves capables de gérer ces situations de conflit, et de faire passer le message."
A côté, on y trouve le banc de l'amitié... Une « belle concrétisation" pour l'Apel (association parents d’élèves) présidée par Peggy Baylle.
2 enfants sur 10 victimes au moins deux fois dans l’année de violences verbales ou physiques
Les membres de l'ONG interviendront sur les mois à venir, vérifier le bon fonctionnement du système de médiation "L'objectif est qu'à terme, les grands puissent former à nouveau les petits à la médiation, dans la cour de récré"
© Gaëlle Ohan-Tchélébian
L'ONG Campus Watch envisage d'étendre son modèle de cour anti-harcèlement au collège de Sommières, dans les mois à venir.