Un amendement au projet de loi de finances 2021 permet de remettre en cause les tarifs d’achat, contractualisés avant 2011, de l’énergie photovoltaïque. La question remue la filière des énergies renouvelables mais aussi la Région, très impliquée...
Un amendement au projet de loi de finances 2021 permet de remettre en cause les tarifs d’achat, contractualisés avant 2011, de l’énergie photovoltaïque. La question remue la filière des énergies renouvelables mais aussi la Région, très impliquée dans son Green New Deal.
La transition écologique, les 5 ans de l’Accord de Paris, la judiciarisation des écocides, l’engagement de l’Europe à réduire de 55% ses émissions de CO2 d’ici à 2030 pour viser la neutralité carbone en 2050 (40% actuellement), les signaux sont puissants. Mais «concrètement», les verrues se multiplient, par exemple sur les neo-cotinoïdes... Aux 149 propositions de la Convention citoyenne, Emmanuel Macron a opposé une révision de la Constitution et un réfé- rendum, soit un [long] délai.
Le Plan solaire 2021 maintient les tarifs pour les particuliers. Mais l’amendement voté le 15 décembre vise les centrales de plus de 250 kW, soit la filière pro, au nom, en outre, de la baisse des coûts des panneaux.
Géométrie variable
«L’Etat revient sur sa parole. Même si l’objectif est purement budgétaire, ça questionne. ça fragilisera la confiance des investisseurs» explique Marie Gervais de VSB Energies Nouvelles. «On comprend qu’il faudra financer la crise actuelle, mais pourquoi fragiliser en pleine relance verte ?».
«Le signal envoyé à la filière est mauvais» regrette Agnès Langevigne, vice-présidente de la Région en charge de la Transition écologique et énergétique. «L’amendement, a été voté en première lecture par l’Assemblée nationale, puis évincé par le Sénat, mais il a été rétabli le vendredi et voté le 15 décembre, à 5h du matin» remarque-t-elle. La remise en cause des tarifs «touchera surtout les 850 centrales du territoire». La Région, qui ambitionne de devenir 1ère Région à énergie positive d’Europe d’ici 2050, s’inquiète. «ça impactera 180 projets chez nous, soit 20% de la puissance produite en Occitanie. Le photovoltaïque a été multiplié par 12», explique A. Langevigne. «Il n’y a eu ni concertation avec la filière, ni proposition de compensation. Il n’y a surtout pas eu d’étude d’impact pour mesurer les conséquences financières». Les coûts d’exploitation baissent, mais les énergies renouvelables, «c’est toujours un pari économique pour des filières qui réinvestissent beaucoup». En plein Green Deal européen, alors que l’Occitanie développe son Green New Deal, la Région «voit bien qu’il n’y a pas de dynamique de transition» et a cosigné la lettre ouverte au gouvernement.
Photo VSB