La tour la plus haute de Nîmes s’apprête à tomber. Avec elle, plusieurs autres barres d’immeubles composant les quartiers dits « sensibles » de la ville seront détruites. Valdegour-Pissevin, le Chemin-Bas d’Avignon ou encore le Mas de Mingue sont concernés par ces projets de renouvellement urbain à l’enveloppe colossale de près d’un demi-milliard d’euros.
« Aujourd’hui, c’est réellement le point du départ de cette deuxième phase du projet ANRU sur la ville de Nîmes », déclare Julien Plantier, lors du rassemblement de ce mercredi pour officialiser la destruction de la tour Avogadro à Valdegour. « Ce projet est l’un des plus importants à l’égard du territoire national, près de 600 millions d’euros seront engagés », ajoute le premier adjoint au maire, responsable de l’Urbanisme.
D’ici juillet, l’immeuble culminant au point le plus haut de la ville ne sera plus. Après la tour Avogadro, la tour Jean Perrin, comprenant 101 logements, sera elle aussi démolie d’ici décembre 2024. La barre d'immeuble Pythagore, qui compte encore actuellement des familles nombreuses à reloger, devrait aussi être détruite. Le quartier Valdegour, comme les autres quartiers nîmois, compte également son lot de réhabilitation et de résidentialisation d’immeubles existants.
À Pissevin, plus de 300 logements concernés par des démolitions
Au total, sur les trois quartiers dits « sensibles » de la ville, 831 logements sociaux seront réhabilités de façon à obtenir le label « BBC rénovation ». Des travaux d’isolation, de modernisation et d’accessibilité seront effectués. 713 logements feront l’objet de travaux de résidentialisation : des clôtures et portails seront posés autour des immeubles dans un objectif de sécurisation.
À Pissevin, les démolitions seront nombreuses. Les tours du Petit et Grand Pollux (118 logements) sont en cours de destruction depuis juillet 2023. Ce chantier devrait se terminer en novembre 2024. Les « tours du Crous » (tours Matisse) contenant 118 logements seront également entièrement démolis d’ici mai 2025. L'immeuble Bassano, prenant la forme d'un L face aux locaux des Compagnons du Devoir, sera partiellement détruit (67 logements) quand les habitants vivant dans les parties concernées seront relogés.
Les immeubles Place David, Degas et Delacroix seront, quant à eux, partiellement démolis (54 logements démolis, 97 rénovés ou redentialisés) d’ici fin 2025. Ces destructions s’accompagneront de celles de dalles : la parcelle au nord de la place Debussy et un tiers de la Galerie Wagner d’ici l’automne 2025. Le projet final : un espace vert avec une «cascade d’eau », deux centralités commerciales et l’installation de nouveaux services publics et associatifs dans le quartier.
Le Chemin-Bas d'Avignon et Mas de Mingue en mutation
Au Chemin-Bas d’Avignon et Clos d’Orville, deux immeubles seront partiellement détruits. Il s’agit de ceux accolés aux rues du Commandant l’Herminier et Pierre Brossolette. 40 logements sont concernés par ces démolitions d’ici le milieu de l’année 2025. Les immeubles Georges Bruguier (60 logements) et Jean Moulin (40 logements) sont déjà démolis depuis 2022.
Au Mas de Mingue, l'immeuble de la Boule d'or, représentant 80 logements, est détruit depuis la fin de l'année 2020. Le prochain sur la liste est l'immeuble Claverie qui sera partiellement démoli. 10 logements seront détruits alors que les 70 restants seront rénovés d'ici 2026. Il restera ensuite les bâtiments Montaigne et Ronsard (80 logements) à démolir. Pour ces derniers, aucune date n'est arrêtée car certains habitants concernés n'ont, pour l'heure, pas été relogés.
Près de 620 millions d’euros engagés
Ce nouveau programme de renouvellement urbain est conséquent. Comptant 150 opérations, il est aussi doté d’une enveloppe colossale : près de 500 millions d’euros pour la rénovation des lieux et bâtiments publics (partie ANRU). À cela s’ajoute 117 millions d’euros de l’Établissement Public Foncier d’Occitanie spécifiquement pour restructurer ou requalifier plus de 1 800 logements dans les copropriétés publiques-privées dégradées du quartier Pissevin.
Pour démolir cette quinzaine d'immeubles, 42 millions d’euros seront sortis par l’ensemble des partenaires. Il faudra ensuite reconstruire ces logements, comme le prévoit la loi, ailleurs dans l’agglomération. Nîmes Métropole table sur une enveloppe totale de 158 millions d’euros pour les constructions. Le plus gros financeur de l’ensemble du programme est l’ANRU (130 millions d’euros), suivi par la Banque des Territoires (90 M€), la Ville de Nîmes (57 M€) et Nîmes Métropole (25 M€). L’agence nationale de l’habitat, le département, la région et les bailleurs sociaux participent également à l’effort.
Les démolitions, réhabilitations et résidentialisations d’immeubles ne représentent qu’une partie de ce programme de rénovation qui s’achèvera en 2031. Ce plan prévoit aussi 20 opérations d’aménagements urbains (accompagnés de dispositifs hydrauliques anti-inondation), 8 grandes opérations portant sur les commerces, et la création ou requalification de 7 établissements publics, tels que des médiathèques, écoles, crèches et autres bâtiments pédagogiques.
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