Des spectacles, des conférences, des expositions et bientôt un festival ! Le nouvel espace de 100 m2 acquis et aménagé par les propriétaires du Prolé se veut un centre culturel. Pour ce lieu historiquement rattaché au Parti communiste (tout comme aux meilleurs bains de foule de la Feria), il est question de s’ouvrir à un nouveau public. La gauche nîmoise a-t-elle trouvé sa nouvelle force de persuasion ?
Des étudiants devant leur ordinateur, un couple de retraités buvant un café en lisant le journal, des joueurs d’échecs… Sur les coups de 11 heures ce mardi, le bar Le Prolé est méconnaissable. L’ambiance diffère d’autres bistrots du centre-ville. Place à la culture !
Ces nouveaux espaces sont accessibles face au bar traditionnel. Des tables, des chaises, tout ce qu’il y a de plus classique. Sur une étagère, une pile de journaux d’actualité sont posés, sur les murs une exposition photo des cheminots nîmois sur les « Métiers du Monde ». Dans la salle d’à côté, les voûtes murales laissent apparaître une estrade ; au fond, un espace aménagé pour accueillir une trentaine de spectateurs. Des conférences, des apéros littéraires, ou des spectacles ont lieu ici.
«C'est avec la gauche qu'on peut mieux vivre à Nîmes»
« On veut ouvrir cet espace », explique David Charbonneau, secrétaire de l’association Les Amis du Prolé qui assure l’animation culturelle de cet agrandissement de 100 m2 accolé au bar. « Le postulat de départ, c’est rendre la culture accessible à un public éloigné pour diverses raisons. Mais on ne peut pas se cacher que Le Prolé a une étiquette politique spécifique et ça participe à la diffusion de nos idées politiques », ajoute-t-il. Le lieu emblématique du Parti communiste à Nîmes depuis 1908 restera à gauche.
Diversifier son public, faire adhérer à des valeurs, relève un aspect politique. Alors, le Prolé Ter, nom de ce nouvel espace culturel, est-il la nouvelle arme de la gauche nîmoise ? «Ce lieu ouvert veut être un lieu de rencontres. Et je pense que par la culture on arrivera à casser plein de barrières, de préjugés, et qu’on montrera que c’est avec la gauche qu’on peut vivre mieux à Nîmes », répond Florence Thiebaut, présidente de l’association culturelle Les Amis du Prolé.
L'association culturelle multiplie ses adhérents par 2
Prof de Physique-Chimie au Lycée Daudet, Florence Thiebaut est engagée en politique locale. Elle était notamment candidate aux élections départementales et sur la liste de la gauche (2e position des suffrages) menée par Vincent Bouget, secrétaire départemental du Parti communiste français (PCF). Début Mars, le premier festival du Prolé dont elle est à l’origine est sur le thème du féminisme, « une idée partie d’un collectif de copines, nous sommes militantes, on a combattu la réforme des retraites l’an dernier et on s’est dit qu’on allait faire un festival », explique-t-elle.
En assurant l’animation de ces nouveaux espaces doublant la surface du bar, l’association Les Amis du Prolé entre elle aussi dans une nouvelle dimension. « On a un gros boom des adhésions, du simple au double, raconte son secrétaire depuis décembre. L’inauguration a donné beaucoup de visibilité. Les deux salles étaient pleines, environ 1 500 personnes », explique David Charbonneau qui affirme recevoir de nombreuses propositions d’associations parmi les 400 adhérents des Amis du Prolé. La lutte ne fait que commencer.
À lire sur le même thème :
Nîmes : Café-philo, marché de noël solidaire et karaoké festif au Prolé
Nîmes : Les Amis du Prolé présents lors du festival Off Flamenco