L’eau c’est la vie. La gaspiller représente beaucoup d’argent public. Nîmes Métropole a présenté ce mardi 14 février « l’Opération Maréchal Juin », un projet à 20 millions d’euros pour sécuriser l’alimentation en eau potable du secteur Nîmes Ouest et du CHU de Nîmes. La station de pompage qui sera mise en service fin 2023 permettra de remplacer les installations vétustes en place.
C’est aux abords du parking du centre commercial Nîmes Étoile que l’infrastructure principale sort de terre. Deux cuves de stockage d’eau de 2 500 m3 seront opérationnelles à la fin de l’année. « 5000 m3 de stockage que nous n’avions pas avant. Ça nous donne 5 000 m 3 de réserve et d’alimentation sur ce secteur », explique un responsable technique de Nîmes métropole.
Un secteur qui représente 40 000 habitants de Nîmes et des villages environnants, ainsi que le centre hospitalier universitaire de Nîmes et la clinique chirurgicale Kennedy. Le coût de cette « Opération Maréchal Juin » s’élève à 20 millions d’euros. Nîmes Métropole en finance la principale partie, tandis que 6,45 M€ le seront par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse dans le cadre du Plan de relance post-covid France Relance.
Ce projet prévoit notamment la construction de 3,5 kilomètres de canalisation en fonte. Ce matériau serait, selon les référents du projet, plus résistant au temps que l’acier qui était alors en place dans le secteur. Le mandataire principal de ce chantier est la Saur. Elle sera assistée de 12 autres entreprises.
Cette station démultiplie les canalisations d’arrivée d’eau. Elle sera alimentée, de façon indépendante, par la station de pompage de Comps (puisant dans le Rhône) et de celle de BRL au Marché gare (puisant dans le canal du bas Rhône).
Mieux équipé face aux fuites et accidents
Ces travaux visent à remplacer les défaillances des infrastructures existantes. La station de Surpression ZUP-Kennedy construite en 1960 a fait son temps. « L’objectif est de réduire les fuites d’eau, de par la rénovation des canalisations, mais également par rapport à une baisse de pression d’eau », indique Franck Proust, président de Nîmes Métropole. L’institution ne précise pas la quantité d’eau perdue à cause des fuites actuelles.
Le dimensionnement de la station ZUP-Kennedy n’était également pas adapté au stockage. En 2003, par exemple, la crue du Rhône avait provoqué un arrêt des installations, laissant une partie des habitants sans eau. Autre exemple, en 2002. « Un camion était tombé à proximité dans le Rhône ce qui avait engendré une pénurie d’eau potable pendant 72 heures avec une distribution d’eau minérale en bouteille », indique Franck Proust.
« Ce projet va permettre une continuité de service en permanence. En fonction des aléas essentiels qu’il peut y avoir sur le réseau, on aura toujours la possibilité de réalimenter ce nouvel ouvrage par d’autres alimentations pour distribuer l’eau dans le secteur », explique Claude Pioche, chargé d’affaires à la Saur.
« Pas de miracle »
Cette station aurait cependant ses limites. « On peut stocker l’eau pour deux jours de consommation du secteur. Mais si la station est coupée d’alimentation pendant 3 jours, ça ne sera pas suffisant. Il n’y a pas de miracle », explique un technicien de Nîmes Métropole.
La problématique de l’eau à Nîmes n’est pas nouvelle. La ville possède un réseau ancien et vétuste. Ce sujet avait fait l’objet d’un reportage de Cash Investigation en 2018 qui avait estimé qu’un litre d’eau sur trois était perdu à cause des fuites.
Ce projet est nécessaire selon Jean-Paul Fournier. « Ça va permettre d’avoir moins de fuites. Effectivement, la ville de Nîmes compte beaucoup de fuites. Ce secteur sera désormais moins impacté », conclut le maire de Nîmes, rappelant le montant de l’investissement.
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