Désintéressement, perte de confiance envers les figures politiques... Le 10 avril, le nombre d'abstentions devrait battre des records. En particulier chez les 25-34 ans, dont près de la moitié prévoit de ne pas courir aux urnes pour le premier tour.
30% des électeurs pourraient bien se détourner des urnes dimanche prochain, démontre un sondage Ipsos-Sopra. Du jamais vu, pour ce type d'élections, qui suscitent habituellement une forte participation. Ce n'est pas moins de 7 points de plus qu'en 2017 (22%). L'abstention devrait même battre celle observée en 2002, opposant Chirac à Le Pen, où elle avait dépassé les 28%. Va-t-on enregistrer un nouveau record pour ce premier tour de la Présidentielle 2022 ?
Près de la moitié des 25-34 ans risquent de s'abstenir
Le taux d'abstention le plus haut révélé par le sondage concerne les 25-34 ans, dont plus de 43% a prévu de ne pas voter au premier tour. A l'opposé, les retraités (+ 70 ans) sont les plus attachés au scrutin. Chez les 18-24 ans et les 35-49 ans, le taux d'abstention devrait dépasser les 35%. Deux raisons majeures pourraient selon le sondage, expliquer ce niveau d'abstention attendu au premier tour : l'absence de propositions nouvelles dans le programme des candidats, mais aussi l'absence de "suspense" vis-à-vis de l'issue du scrutin. Il peut s'agir par exemple, des électeurs pensant que le Président actuel sera réélu, sans être pour autant en faveur de sa réélection.
Socialistes, partisans d'EELV, France Insoumise...seraient les plus nombreux à s'abstenir, pour qui aucun candidat ne s'est réellement démarqué. Les partisans LREM sont à l'inverse très mobilisés, avec un taux d'abstention qui ne devrait pas dépasser les 13%. Plus globalement, le taux d'abstention pourrait même dépasser les 30% au second tour, dans le cas d'un scénario Macron VS Le Pen.