C’est actuellement la tour culminant au point le plus haut de Nîmes. Un an après le report des travaux, la Tour Avogadro est sur le point d’être démolie et le quartier devrait changer de visage. C’est le message délivré ce mercredi 14 février par les autorités ayant réuni les habitants. En 2009, le quartier Valdegour avait déjà fait l'objet d'une rénovation urbaine.
« Être là aujourd’hui, c’est extrêmement important. C’est rendre visible ce qui jusque-là pourrait apparaître pour les habitants comme du papier glacé », déclare le préfet du département, Jérôme Bonnet au bas de la tour. À ses côtés, les représentants d’Habitat du Gard, du Conseil départemental, de Nîmes Métropole et de la Ville de Nîmes. Face à lui, une cinquantaine d’habitants du quartier et des membres d’associations locales comme les « Gilets roses ».
Tout ce beau monde réuni démontre l’attente et l’envergure du projet. Rien que pour la Tour Avogadro, d’une hauteur de 60 mètres, 4 années ont été nécessaires pour reloger les 56 familles de ces 94 logements. Construite au-début des années 70, près de 5 millions d’euros sont nécessaires pour détruire ces 19 étages, qui en font le point culminant le plus haut de Nîmes.
«La fin d'un cycle urbain et la renaissance d'un autre»
« C’est pour nous l’illustration même de ce qu’il se faisait par le passé : de la verticalité, de la concentration de logement, et c’est tout l’inverse qui va se produire demain », déclare Julien Plantier, premier adjoint au maire de Nîmes délégué à l’Urbanisme. « La démolition de la Tour Avogadro revêt toute une symbolique illustrant la fin d’un cycle urbain et la renaissance d’un autre pour le quartier Valdegour », annonce à son tour Franck Proust, président de l’agglo au micro.
Pas d’explosifs ici. Cette démolition s’effectue mécaniquement, par « écrêtage » : de minis engins de déconstruction sont hissés en haut de la tour avec une plateforme élévatrice pour démolir l’ouvrage étage par étage. Les gravats seront descendus par un ascenseur aménagé à cet effet. À partir du mois de mai, les 6 étages restant seront démolis par « grignotage » à l’aide d’une pelle mécanique. Fin juin, la tour devrait être complètement détruite et le site nettoyé.
Il y a déjà eu un contretemps majeur sur ce chantier. Les travaux qui avaient débuté en septembre 2022 ont révélé la présence d’amiante « en très grosse quantité », qui, selon Habitat du Gard, n’avait pas été détectée par le bureau d’études en charge de réaliser le diagnostic amiante du bâtiment. Résultat : un arrêt des travaux en février 2023 et des surcoûts de l’ordre de 3,68 millions d’euros par rapport au projet initial.
Aux tours de Jean-Perrin et Pythagore
Ces problèmes de surcoût sont désormais réglés. Fin d’année dernière, le Préfet, le président de Nîmes Métropole, qui porte ce projet, et d’autres partenaires publics sont montés à Paris. Sur place, l’Agence nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) a décidé l’amplification du projet par une enveloppe supplémentaire de 12,2 millions d’euros. De quoi laisser un peu de marge pour la suite de cette politique de déconstruction des quartiers prioritaires de la ville.
En 2009, le quartier Valdegour avait déjà bénéficié d’un programme national de rénovation urbaine. La longue barre d’immeubles Galillée, comptant 170 logements, est détruite en 2011. La barre Archimède, avec 157 logements, est détruite en intégralité en 2009. 322 logements avaient été réhabilités et 403 résidentialisés.
Avec ce nouveau programme de renouvellement, qui a débuté en 2021, les démolitions des tours Jean-Perrin et Pythagore, soit 385 logements, suivront celle de la Tour Avogadro. Des réhabilitations d'immeubles (visant à obtenir le label BBC rénovation) et des résidentialisations (installation de clôtures et portails) concluront ce renouvellement des propriétés Habitat du Gard dans le quartier Valdegour. Le tout pour quelque 18,3 millions d'euros.
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