Ce lundi 26 juin, les vice-présidents de l’agglo et conseillers étaient réunis pour le Conseil communautaire de Nîmes Métropole, rue du Colisée… Après avoir dépassé le comité d’accueil de grévistes Tango - stationné à l’entrée de l'hôtel de l'agglo, c'était l'heure de dresser le bilan dépenses/recettes de la métropole en 2022...
« Nos ambitions sont grandes mais pas démesurées » défendait hier soir Frédéric Touzelier, premier vice-président de Nîmes Métropole. « Et nécessaires pour construire dans les 3 années de mandat qu’il nous reste, une agglomération de qualité. »
Côté rapport dépenses/recettes en 2022, le vice-président du Conseil ne manquera pas de pointer le retour brutal de l’inflation à presque 6% (5,9%), n'ayant pas eu pour effet de réduire le montant de la facture des frais de fonctionnement de l'agglomération et de ses 39 communes. Malgré tout...
Frais de fonctionnement 2022 : "des efforts considérables ont été faits"
Effectifs en baisse, niveau de dépenses de fonctionnement inférieur à celui des recettes de fonctionnement, des projets d’investissement pour 110 M€, épargne brute en progression (pour atteindre 48M€ en 2022, impactée à hauteur de 7,1 M du paiement à la ville de Nîmes du capital de la dette Gemapi, suite à un "remboursement de 4 années en une seule", pour raccourcir le calendrier de paiement.
Conseil communautaire, lundi 26 juin 2023 © GOT
Les dépenses réelles de l'agglo en 2022 hors opérations inter-budgétaires : en 2020 : 186,7 M - en 2021 : 180 M - en 2022 : 189,8 M. "Cette légère hausse est en partie due à la forte inflation et à l'amélioration du réseau de transport "(9,8M de 2021 à 2022) dixit F. Beaume.
"Une anomalie criante, le niveau des dépenses de fonctionnement est si haut qu’il peut s’apparenter à un dérapage" (Laurence Gardet, conseillère communautaire, élue au conseil municipal de la Ville).
Effectifs en baisse : « on arrive à un plancher »
Au micro Frédéric Touzellier, premier vice-président de Nîmes Métropole © GOT
Sur l'année 2022, 70 suppressions de postes ont été engagées. Pourtant, sur ce point aussi, les positions sont parfois diamétralement opposées. Dans sa prise de parole, L. Gardet (conseillère communautaire), la « réduction des frais du personnel et les bonnes résolutions ont vite été abandonnées, et il aurait mieux valu une meilleure répartition des effectifs au sein des différents services ».
Le président de l’agglo Franck Proust n’a pas manqué de riposter et de rappeler : « des efforts considérables ont été faits, 70 postes ont été supprimés, les créations de postes portent sur des services nouveaux. »
"La baisse des effectifs a permis de compenser l’inflation de la masse salariale, c'était une volonté pour parvenir à baisser les dépenses, mais là on arrive à un plancher (vice-président du conseil Frédéric Beaume).
Evolution du coût de la masse salariale en 2019 : 499,4M - 2020 497,7M - 2021 467 M€ - 2022 : 457,5 M€
Quant aux recettes, les élus de l'agglo s'attribuent une hausse de + 16M€ des recettes entre 2021 (232,8 en 2020. 227,3 en 2021, 243,9 en 2022).
© GOT
« La gestion de la collectivité est hasardeuse, invitons à plus de prudence sur les prévisions de recettes, et moins de communication sur les dépenses » (Gardet).
Evolution de la dette : « nous maîtrisons notre investissement »
Le montant de la dette en 2020 : 510 M€; en 2021 : 494 M€ en 2022 483 M€ "Le Pic de 2020 est dû à un emprunt de 20M", expliquait hier le vice-président du conseil, F. Beaume. Dans la composition de l'endettement : le budget transport est le plus impacté (36% de l’endettement). 8,9 années, c'est le temps qu'il faudra à l'agglo pour rembourser sa dette auprès des fournisseurs (ratio de desendettement = dette 483M€)
Vision prospective de la dette 2023 -2025 : 493M€ en 2023, 519M en 2024, 536M en 2025.
Tandis que la dette devrait s'alourdir d'ici 2025 (+11,7% d’augmentation) l'agglo se veut rassurante :" chaque année, nous constatons un point de différence, inférieur à nos prévisions."*
*prévisions issues des données de la publication ROB 2023
Du côté du banc des conseillers communautaires, le bilan était largement moins radieux, "nous voudrions vous croire, quand vous dites que les comptes s’améliorent, mais quid du bilan eau et assainissement (...) Pour la dette, la situation est bien plus préoccupante que celle affichée" (Jo Menut, conseillère communautaire, élue au conseil municipal de Nîmes)
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