« Je ne veux pas payer de stationnement ». Interrogés par Le Réveil du Midi, des habitants du quartier populaire de Gambetta, classé en Politique de la ville, expriment leurs mécontentements face à la décision de la municipalité d’étendre le périmètre de stationnement payant à leur quartier.
Face à l'horodateur, Marion met quelques minutes à comprendre le fonctionnement de la machine. Il faut dire qu’elle n’a pas l’habitude de devoir payer son stationnement ici, lorsqu’elle vient voir sa belle-mère. « Comme si la vie n’était pas assez chère, comme si on ne galérait pas assez », lance-t-elle, remontée.
Elle développe. « Déjà aujourd’hui on gagne un salaire non pas pour vivre, mais pour survivre. En plus de ça, il faut payer pour se garer. L’argent qu’on a, on aimerait bien le garder pour payer nos courses, nos factures, parce que quand on vient sur Nîmes il faut payer sa place de parking ».
«C'est un quartier populaire ici»
Même constat pour toutes les personnes interrogées ce mardi matin. « Je ne veux pas payer les parkings », répond par exemple David Lepolard. « Ils vont nous faire payer l’air qu’on respire bientôt », dit Claude Lunel. « Faire payer ici, c’est du vol », lance quant à lui Andy.
L’argument écologique est rapidement balayé d'un revers de la main. « Ils n’ont qu’à faire des transports en commun dignes de ce nom », reprend David Lepolard, travailleur social dans le quartier, affirmant devoir dépenser au minimum 6 euros par jour pour venir travailler.
« C’est un quartier populaire ici », réagit Véronique Huck, résidente de la rue de la Vierge au sein du quartier Gambetta classé en Politique de la ville. Informée de la possibilité de prendre un abonnement à une vingtaine d’euros par mois, elle se dit « pas prête à payer pour ça ». Depuis le début du mois, elle préfère se garer dans le quartier Croix de fer, vers la rue Bonfa, et marcher. « 20 euros par ci, 20 euros par là, ça fait trop cher ».
«Réduire l'usage du véhicule»
Ces habitants disent avoir été surpris par cette décision. « On l’a découvert le jour où ils ont installé les parcmètres », dit Véronique. Votée fin septembre en conseil municipal, cette extension de la zone de stationnement payante à 1000 places supplémentaires est entrée en vigueur début octobre. Par la même occasion, le montant du forfait de post-stationnement (FPS) est passé de 15 à 25 euros.
Portées par l’élue Claude de Girardi, ces mesures ont l’objectif de réduire l’usage du véhicule personnel dans le centre au profit des transports en commun et des modes de déplacement doux. « C’est un véritable levier pour atteindre les objectifs de régulation du trafic automobile en centre-ville », défend la municipalité.
« L’écologie, n'importe quoi, réagit violemment Claude. S’ils avaient planté des arbres pour l’écologie j’aurais compris, mais ça non ». Pour David, cette décision est plutôt un moyen de renflouer les caisses de la mairie confrontée à des baisses de ressources, notamment la suppression de la taxe d’habitation. Non consulté, comme les autres habitants du quartier, il avance que cette décision « est un symptôme du déficit démocratique d'aujourd'hui ».
Maigre consolation pour ces habitants : il y a désormais de nombreuses places disponibles en journée au sein du quartier Gambetta. Quoi que, cela aussi a le don d’en irriter certains…
À lire sur le même thème :
NIMES. Stationnement payant : ce qui change à compter du 02 octobre
Grau-du-Roi : Un parking à Camping-car de 43 places inauguré