La guerre d’Indochine nous paraît lointaine et confuse. On a du mal à la situer dans le temps et l’espace. Pourtant les chiffres sont là. Ils expriment des sacrifices, des combats violents quelque part en Asie. L’Indochine française correspond...
La guerre d’Indochine nous paraît lointaine et confuse. On a du mal à la situer dans le temps et l’espace. Pourtant les chiffres sont là.
Ils expriment des sacrifices, des combats violents quelque part en Asie. L’Indochine française correspond aujourd’hui à trois pays d’Asie du Sud-Est, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. La colonisation française ayant commencé en 1858 sous Napoléon III, elle se poursuivra sous la IIIème République, mais elle n’était pas une colonie de peuplement. Le monde colonial se composait surtout de fonctionnaires civils, de militaires et de planteurs d’hévéas, ainsi que de quelque 40 000 entrepreneurs. Quand arrivent les mouvements indépendantistes, les revendications et conflits, sur fond de guerre froide, en 1946 les hostilités sont lancées, elles dureront jusqu’en 1954. Le dernier combat qui opposa 70 000 hommes, côté vietnamien, menés par le général Giap et 15 000 français autour du général Navarre, tourna à l’avantage des vietnamiens. Pris dans le piège de la cuvette de Diên Biên Phû, l’armée française subit un désastre humain et militaire. Mendès France signe les accords de Genève, mettant fin au conflit.
L’hommage qui est rendu ce 8 juin aux 500 000 membres du corps expéditionnaire français qui ont servi sous le drapeau, c’est toute la Nation qui s’y associe. Dans le message adressé par la ministre déléguée aux Armées, Mme Darrieussecq, elle souligne «la transmission de la mémoire de nos soldats morts pour la France, avec ferveur» mais aussi le respect de nos anciens adversaires, devenus des partenaires et des amis.
Le message lu par la directrice du cabinet de la préfète, Iulia Suc, témoigne de l’attachement à la mémoire des soldats disparus dans des conflits dont nous avons perdu la visibilité historique. Des programmes d’histoire plus adaptés nous éclaireraient davantage.
Photo © S.I. : Iulia Suc, directrice de Cabinet du Préfet du Gard