A la veille de l’Audience solennelle qui se tient le 9 janvier, le monde de la Justice s’est réuni dans la salle des pas perdus du Palais de Justice pour une minute de silence.
Alors que le choc de l'agression contre Charlie Hebdo sur l’opinion et sur la communauté musulmane est énorme, tous les services publics ont respecté le 8 janvier à midi une minute de silence. Une vague qui répond à la première qui dès le 7 janvier faisait se lever plus de 100 000 personnes dans toute la France.
Silence dans la salle des Pas perdus
« Une initiative du ministère de la Justice et du gouvernement qui a souhaité une minute de silence dans toutes les administrations et dont, avec le Procureur, nous sommes les porte-voix » explique Bernard Keime Robert-Houdin, Premier président de la Cour d’Appel de Nîmes. L’invitation a été lancée à tous les magistrats de toutes les instances y compris Tribunal de Commerce et Prud’hommes. Une minute à laquelle se sont joints greffiers et avocats. Dans la salle des pas perdus, l'émotion était dense et le recueillement intense.
Une atteinte à nos fondamentaux
Me Jean-Claude Monceaux, qui a pris ses fonctions de Bâtonnier à Nîmes le vendredi 2 janvier : « Pour nous, ce genre de folie est une atteinte à ce que nous défendons tous, nos fondamentaux. Nous sommes atterrés, j’ai vu des confrères les larmes aux yeux. Cabu, Wolinski, ce sont des gens que l’on connait. C’est une atteinte à la liberté d’expression mais c’est aussi toute la démocratie qui est en cause. Ne cédons pas à la peur, soyons solidaires pour défendre la tolérance contre l’extrêmisme. Je souhaite qu’il n’y ait pas de réactions de repli ». L’inquiétude, c’est le risque de contagion si l’intolérance s’exacerbe.
Une atteinte forte
« C’est bouleversant sur le plan humain et c’est une atteinte forte aux principes de la liberté et de l’autorité. La Justice est porteuse et exprime les valeurs de paix, de tolérance et d’écoute de la société. On ne peut pas tolérer ce genre de violence. Face à ça, il faut continuer à vivre et remplir notre mission et ne pas céder à la crainte. » exprime Bernard Keime Robert-Houdin, avant de rappeler, sur la mort de deux policiers « c’est aussi une prise de conscience. La Justice est un pilier fondamental de la démocratie et de la sécurité. Il y a des priorités. Au moment où se votent des réformes importantes, il faut se rappeler que des textes de lois ne suffisent pas et qu’il faut des moyens.»
Au gouvernement, les réunions s’accélèrent avec l’Assemblée nationale, le Sénat, les institutions, mais aussi les partis politiques pour manifester la solidarité nationale.
Annonces légales : Le Réveil du Midi
Marchés publics et appels d'offres : Le Réveil du Midi