Le nombre d’arrêts maladie est proche de 60 ce mardi pour la police nationale du Gard. C’est en tout cas ce que déclare le délégué départemental du syndicat UNSA Police, Guillaume Teyssandier. Ce phénomène serait dû à l’incarcération jeudi dernier d’un policier de la BAC de Marseille accusé de violences policières lors des émeutes.
« C’est du jamais vu », affirme Guillaume Teyssandier. Le délégué syndical déplore un nombre de 60 arrêts de travail pour la Direction départementale de la sécurité publique. Ces absences affecteraient de nombreux services de la police nationale : « pas de police à vélo, pas de police secours, pas de groupe d’appui judiciaire, pas de Brigade anticriminelle de nuit », indique-t-il.
« Il est à noter que le chiffre des arrêts maladie sera plus conséquent demain matin », ajoute Guillaume Teyssandier. Il précise cependant que ce mouvement n’est pas à l’origine des syndicats. « Ce sont les effectifs de terrain », déclare-t-il. Contactée, la direction de la police nationale à Nîmes ne souhaite faire aucun commentaire, ni même confirmer le nombre avancé par le syndicat.
«Un bracelet électronique aurait suffi»
Ce phénomène s’apparente à de la protestation. Jeudi 20 juillet, un juge d’instruction a incarcéré en détention provisoire un des six policiers déjà en garde à vue pour des accusations de violences policières. Ils sont soupçonnés d’avoir tiré avec un flash-ball sur un jeune homme de 22 ans, de l’avoir roué de coups et de l’avoir laissé pour mort sur un trottoir lors de violences urbaines le soir du 1er juillet. La victime avait été plongée plusieurs heures dans le coma après son agression.
« Il a été incarcéré, on trouve cela injustifié et on demande la présomption d’innocence », déclare Guillaume Teyssandier au Réveil du Midi. Selon lui, « les policiers ne sont pas des voyous ». « De par leur fonction, ils apportent des garanties suffisantes, un bracelet électronique à son domicile aurait suffi »,
«Fatigue mentale et physique»
Ce représentant de l’UNSA dit « ne pas vouloir opposer la justice à la police ». Il avance cependant que certains ont ce sentiment de pouvoir finir en prison à la fin de leur journée de travail. « Ils ont travaillé dans le cadre de leur travail et on les met en détention policière », dit-il. Il met de l’avant une fatigue physique et mentale, installée parmi les effectifs depuis 2016.
En France, les policiers n’ont pas de droit de grève. Ils peuvent cependant activer le « code 562 », signifiant leur mise en retrait partiel de leurs activités, se mettant disponibles uniquement pour les missions « essentielles. Ces derniers jours, certains syndicats à travers la France ont lancé un appel à faire valoir ce recours.
« On ne parle pas assez du nombre de policiers blessés pendant les émeutes », ajoute Guillaume Teyssandier. Selon lui, 400 policiers ont été blessés en France. Il en profite pour rappeler qu’une balle 9 mm a atteint le gilet pare-balle d’un policier nîmois, le 2 juillet, lors des émeutes dans le quartier de Pissevin.
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