Depuis ce mercredi 21 septembre, la police municipale de Nîmes verbalisera les automobilistes et tous autres véhicules identifiables depuis leur poste de commandement. La Ville de Nîmes se félicite de lutter plus efficacement contre les infractions alors que de nombreux internautes dénoncent déjà ce dispositif.
La deuxième ville la plus équipée en caméras de France (553 caméras pour quelque 150 000 habitants) se dote d’un nouveau dispositif pour lutter efficacement contre les infractions.
Les journalistes invités au poste de commandement assistent à une démonstration. Une opératrice est face à plusieurs écrans retransmettant les images en direct des caméras de surveillance. Elle repère une fourgonnette dont l’arrière dépasse sur la voirie. Elle demande alors à ce que la caméra zoome sur la plaque d’immatriculation, note le numéro de la plaque, le motif, et transmet le tout à l’aide d’un boîtier électronique.
«C’est transmis directement à l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions», indique Olivier Turel, directeur de la Police Municipale de Nîmes. Dans 15 jours, le propriétaire de ce véhicule recevra une amende directement chez lui. S’il conteste? «Nous conservons les captures d’écran durant un an», précise Olivier Turel.
Tous types d'infractions avec des véhicules
La vidéoverbalisation mobilise un agent par jour, tous les jours. Il y a actuellement 12 agents (sur les 160 policiers municipaux à Nîmes) formés et, donc, assermentés à ce poste. «Cela va permettre de libérer nos agents qui seront davantage affectés à de la prévention, sécurisation et assistance en présentiel», indique Olivier Turel, directeur de la Police Municipale de Nîmes.
Ce dispositif sera opérationnel 7 jours sur 7, de 7 heures du matin à 20 heures. La police municipale pourra également s’en servir en soirée et la nuit sous réquisition du procureur de la République.
Olivier Turel, le directeur de la Police municipale explique le fonctionnement du dispositif aux journalistes et au maire de la ville. Crédit photo : Courtoisie Ville de Nîmes
Tous types d'infractions pourront être sanctionnées, du passage au feu rouge, au stationnement gênant ou en double file (sauf véhicule de livraison), en passant par le dépôt d’ordures, l’utilisation du téléphone (s’il est détectable par la caméra), la circulation sur les voies de bus, etc…
La police municipale indique que ces verbalisations ne s’effectueront que dans le cadre où les infractions impliquant des véhicules identifiables par une plaque d’immatriculation. Les officiels ont clairement indiqué qu’aucune technologie de reconnaissance faciale ne sera utilisée dans le cadre de ce dispositif.
Efficacité et mécontentements
Les officiels n’ont donné aucune estimation sur le nombre de verbalisations que ce dispositif permettrait d’atteindre. Ils ont cependant vanté à plusieurs reprises son efficacité. En 2020, la Police Municipale de Nîmes a procédé à 25 000 verbalisations. Pour 2021, le total se porte à 27 000.
Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a salué l’initiative lors de la conférence de presse. Il a indiqué qu’il permettra de lutter efficacement contre les rodéos urbains, notamment lors des mariages. Il a également insisté sur le fait que cette mesure a été votée à l’unanimité par les conseillers municipaux le 2 juillet dernier.
La conférence de presse avait lieu ce mercredi 21 septembre aux alentours de 11 heures Crédit photo : Geoffrey Gaye.
Du côté des réseaux sociaux, de nombreux internautes dénoncent cette mise en place. «Très bien, nous n'irons plus au centre ville, j'irai dépenser l'argent de mes infractions en périphérie ou ailleurs», commente, par exemple, un internaute. «Voilà un bon moyen de racketter les automobiles», commente une autre.
Ce dispositif est déjà en place dans plusieurs villes de France tels que Lyon, Marseille, ou encore Avignon. Selon la Ville de Nîmes, il sera question de l’étendre à d’autres quartiers dans les prochains mois ou prochaines années. Toujours selon eux, l’objectif visé est plus d’efficacité concernant la sécurité et la prévention, non de réduire les effectifs de police.
Zone videoverbalisable
Conformément à la loi, la vidéoverbalisation s’étend sur un axe limité, resserrée sur le centre-ville. Elle sera utilisée sur les axes suivants :
- Boulevard Gambetta ;
- Quai de la Fontaine sud ;
- Place Aristide Briand ;
- Place du Maréchal Foch
- Avenue Franklin Roosevelt (de la place du Maréchal Foch à l’avenue Georges Pompidou) ;
- Avenue Georges Pompidou ;
- Rue de Verdun ;
- Place Séverine ;
- Avenue Jean Jaurès ;
- Place des Martyrs de la Résistance ;
- Boulevard du Sergent Triaire ;
- Boulevard Natoire ;
- Avenue du Général Leclerc ;
- Boulevard Talabot ;
- Rue Pierre Sémard ;
- Rue Sully ;
- Rue Vincent Faïta (de la rue Pierre Sully au boulevard Étienne Saintenac) ;
- Boulevard Étienne Saintenac.