Avec Re-fraccion, la danseuse Eva Yerbabuena, a transmis mardi 17 janvier, un flamenco sur fond de tragédie.
Dès l’ouverture du rideau, le chorégraphe Juan Kurz Diaz, vêtu de noir, assis sur une chaise, observe la salle sans bouger ni montrer la moindre émotion. Celui qui va porter un regard sur Eva Yerbabuena et la filmer, intrigue. Pendant ce temps, la danseuse nettoie sa robe, avec insistance, de toute trace.
Audace pour celle qui maîtrise le flamenco et le poussera dans les extrêmes. Elle redécouvre son corps à travers les yeux de Juan Kurz Diaz, elle ne répond pas à ses questions absurdes mais veut danser toujours danser.
Se libérer du regard, telle est sa volonté vêtue de noir, de blanc, de couleur. Une mise à nu pour un flamenco flamboyant, sans les artifices. On l’a verra en plénitude devant les vagues de la mer. Elle ira jusqu’à choisir dans le public celle qui la coiffera pendant que défileront sur des draps blancs les projections de son visage auxquelles se mêlent d’anciennes prises de vues. Les masques tombent.
Le guitariste Paco Jarana et les voix de trois chanteurs vont lui permettre de s’exprimer. Émotion, plongée au cœur de l’âme du flamenco.
L'entièreté des artistes saluant le public au Théâtre de Nîmes à l'occasion du Festival Flamenco
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