De Chiquero en chiquero, nous assistons à la lecture des 7 nouvelles sélectionnées parmi les finalistes du prix Hemingway, dans les Arènes de Nîmes. Un parcours "propice à la concentration au coeur même de la fiesta brava" d'après les Avocats du Diable... ce vendredi 27 mai.
"10 personnes maximum par chiquero, à peu près le volume d’un taureau » entame Marion Mazauric aux côtés de ses amis "Les Avocats du Diable", sous le regard bienveillant d' Eddie Pons le président de l'asso. L'ordre de lecture est pensé de manière à circuler dans le toril, au rythme du taureau… Par dizaine nous sommes alors conviés à entrer dans le 'lieu sacré", le chiquero... La pièce où l'on maintient le taureau enfermé avant le début de la corrida.
Jean-Yves Bauchu, "le chirurgien des toreros" nous invite dans les chiqueros ! © G. Ohan-Tchelebian.
Odeur, éclairage, l’atmosphère post-corrida est au rendez-vous. L'auteur, comédien et grand féru de théâtre Patrice Bornand, avec l'artiste nîmois Jérôme Fesquet, offrent au public des interprétations des plus théâtrales... « Que faut-il pour devenir toreador ? Querer querer querer", lance Patrice Bornand. Les nouvelles sont réduites, ainsi nous quittons les chiqueros non pas avec un extrait de la nouvelle en tête, mais bien avec le début et la fin de l’histoire.
7 univers d'écriture à l'honneur
Entre émotion et suspense, tragédie et comédie, de l'humour aux larmes... L'art de la tauromachie est le noyau de la rencontre. Quand Marion Mazauric, fondatrice des éditions Au diable vauvert, annonce que c’est l’expérience littéraire "la plus inoubliable" que l'association ait organisée, elle ne se trompe pas. L'aventure est troublante, pendant un instant nous sommes à la place du taureau, dans cette pièce étroite. La dernière nouvelle est lue dans une pièce un peu différente dite "salle d'équarissage". Celle-ci marque l'ultime étape du parcours du taureau, où l'animal est achevé.
En homme de théatre, Patrice Bornand lit "Querer querer querer" dans la salle d'équarissage. © G. Ohan-Tchelebian
Alors que l'évènement était jusqu'ici financé par Ricard, l'enseigne ne souhaite plus être associée à la culture corrida. Pour cette édition, les amis de l'association "se sont battus comme diables" lance Eddie Pons, puisqu'il a bien fallu taper dans les poches... La carafe Ricard placée à l'entrée n'est donc pas l'affiche du sponsor, mais bien un appel aux dons.
Prochain rendez-vous le mercredi 2 juin, où nous retrouverons nos Amis du diable pour "Le quart d'heure nîmois". Avec 15 minutes de retard bien entendu (propos d'Eddie Pons)