De jour comme de nuit, en hiver comme en été, ils viennent en aide aux bateaux en détresse. Et pourtant, les sauveteurs embarqués de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de la station de sauvetage de Port-Camargue donnent de leur temps bénévolement.
« L’été, c’est bien, tout va bien. On est au soleil, en bateau, c’est sympa », ironise Philippe Grau, président de la station de sauvetage de Port Camargue. « Mais l’hiver, quand il est deux heures du matin et que la mer est à 10 degrés, ce n’est pas la même histoire ».
Philippe Grau salue cet engagement qu’il juge « particulier ». La station de Port-Camargue compte une trentaine de collaborateurs, « tous bénévoles ». « Même pour venir en voiture, ils paient leur carburant. Ils donnent de leur temps et de leur argent, mais n’en reçoivent pas », explique-t-il.
Pour autant, s’engager comme secouriste reste valorisant. Et ce, « même s’il faut faire des tâches comme laver et nettoyer le bateau »… Philippe Grau explique que tous les jours des candidats toquent à la porte. Mais n’est pas secouriste qui veut. « Aptitude à la mer, disponibilité et résidence proche du poste » sont des critères obligatoires. L’efficacité est reine, « lorsque l’on reçoit un appel, nous avons 15 minutes pour démarrer le bateau », précise-t-il.
28 interventions en juillet
Pendant juillet et août, « le téléphone sonne tous les jours ». Les sauveteurs de ce poste effectuent principalement des missions liées au matériel. « Tous types d’interventions : des bateaux retournés sur le toit, des bateaux montés sur les digues, des avaries de moteur, des hélices engagées, un peu de tout quoi », renseigne le président de la station. En juillet, les sauveteurs ne déplorent qu’un blessé léger lors d’une collision de bateau.
Pour faire face, mieux vaut être équipé. Les sauveteurs embarqués comptent deux embarcations, dont une vedette, nommée la SNS 141 Sainte-Sarah 2, et un semi-rigide nommé Président André Danet. Ils comptent aussi un local juste en face de la capitainerie de Port Camargue et un effectif d’environ 30 personnes engagées, « dont 80 % de secouristes », précise Philippe Grau.
Pour cet ancien de l’armée, mener l’embarcation de la station n’est pas toujours aisé. Contrairement à ce qui pourrait paraître normal, la SNSM n’est pas financée par l’État. « Nous effectuons les missions de l’État, sans être financés », explique le président de la station. Et pourtant, le budget de fonctionnement du poste de Port-Camargue se trouve « entre 60 000 et 80 000 euros ».
À la recherche de partenaires
Il faut donc trouver les financements ailleurs. La commune du Grau-du-Roi participe au fonctionnement de l’institution à travers une subvention. Ça ne suffit pas, il faut donc parfois relever les manches et partir à la recherche de partenaires.
Cette année, le Garage des Canaux à Vauvert a offert au poste une Peugeot de 1983. Les noms des fidèles commerçants philanthropes seront bientôt inscrits dessus pour les remercier de soutenir les sauveteurs.
La SNSM facture également ses interventions d’assistance aux biens. Pas toujours bien accueilli parfois… Peu importe. Les tarifs sont réglementés et valables sur tout le littoral français, ils sont normalement pris en charge par les assurances. De quoi rééquilibrer les choses. « L’assistance à la vie humaine, c’est toujours gratuit, quel que soit le temps qu’on y passe et quels que soient les moyens qu’on emploie. », conclut Philippe Grau.
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